Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

En relisant la Correspondance de François Truffaut (trois)

11 juillet 2017


Suite des notes prises lors de ma relecture de la Correspondance de François Truffaut (Le Livre de Poche) :
Je suis un peu ému aujourd’hui, car j’ai revu ma première maîtresse, la première fille avec qui j’ai habité et vécu en 1948, M… Elle est devenue un peu moche, tout comme moi, et elle a fait de la prison, 3 enfants, le trottoir et un peu de tout. Elle vit à Marseille. J’irai la voir en octobre pour l’interroger au magnétophone afin de faire le scénario de La Petite Voleuse de cette manière. (A Helen Scott, un mercredi après-midi de mil neuf cent soixante-cinq)
J’accepte volontiers les récompenses qui sont décernées à tel ou tel de mes films, mais il en va différemment lorsqu’il s’agit d’un rôle de citoyen que je n’ai jamais su remplir, puisque je n’ai pas même ma carte d’électeur. (Au Centre National de la Cinématographie, le trente janvier mil neuf cent soixante-sept)
Je connais très mal l’œuvre d’Albert Camus. J’ai lu une pièce, Les Justes, qui m’a semblé consternante et, il y a deux ans L’Etranger dont on me proposait de tirer un film. J’ai trouvé ce roman inférieur à n’importe lequel des deux cents que Simenon a écrits. (…)
Tant pis si je vous ai déçu, croyez-moi de toute façon cordialement vôtre. (A un étudiant de l’IDHEC, le trois novembre mil neuf cent soixante-sept)
La Commission de censure veille, paraît-il, à la sauvegarde des bonnes mœurs. Or, pour citer un exemple particulier, je puis affirmer que j’ai rencontré l’un de ses membres dans un bordel, il y a un an et demi. (A Jacques Doniol-Valcroze, le vingt-deux janvier mil neuf cent soixante-dix)
Je n’ai jamais eu d’activités politiques et je ne suis pas plus maoïste que pompidoliste, étant incapable de porter des sentiments à un chef d’Etat quel qu’il soit.
Il se trouve seulement que j’aime les livres et les journaux, que je suis très attaché à la liberté de la presse et à l’indépendance de la justice. (Au Président de la Cour de Sûreté de l’Etat lors au procès fait à La Cause du Peuple, le huit septembre mil neuf cent soixante-dix)
Puisque vous insistez aimablement pour que j’ajoute ma signature à celle des signataires du Manifeste pour la Survie, je suis obligé, autrement que par l’abstention silencieuse, de vous exprimer mon désaccord avec ce texte selon moi complètement anodin, flou et vague, et bien trop truffé de majuscules. (A une pétitionnaire, le treize mars mil neuf cent soixante-treize)