Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

Exposition Pierre et Gilles, Clair-Obscur au MuMa

8 août 2017


Pas la moindre attente pour entrer au Musée d'Art Moderne André Malraux au début de l’après-midi de ce premier samedi  du mois où c’est gratuit. J’y dépose mon sac à dos dans un casier translucide puis entre dans la rétrospective Pierre et Gilles, Clair-Obscur, une exposition proposée pour les cinq cents ans du Havre car Gilles Blanchard est né en mil neuf cent cinquante-trois à Sainte-Adresse (banlieue cossue de la ville). Pierre Commoy, lui, est né à La Roche-sur-Yon en mil neuf cent cinquante. Ils se sont rencontrés en mil neuf cent soixante-seize lors d’une soirée chez Kenzo et fêtent donc leurs quarante ans de complicité amoureuse et artistique, Pierre est le photographe et Gilles le peintre. En deux mille sept, le Jeu de Paume leur a consacré une rétrospective intitulée double je dont j’ai gardé un bon souvenir. Pierre et Gilles ont réalisé bien d’autres œuvres depuis cette date.
Les deux garçons ont participé activement à la mise en place de cette exposition dont la commissaire scientifique est Sophie Dupalix, Conservatrice en Chef au Centre Pompidou. Ainsi ont-ils créé une série de cabanes de plage typiquement havraises dans lesquelles sont installées certaines de leurs œuvres dont Adam et Eve.
Pas mal d’icônes gays sont présentes sur les murs des salles suivantes, de Sylvie Vartan à Jean-Paul Gaultier, en passant par un jeune et joli Depardieu à mobylette. Je me réjouis de constater que nulle prudence n’a empêché de montrer aux mineur(e)s Le petit jardinier qui se sert de son instrument pour arroser les fleurs (« Pas besoin d’arrosoir », commente une dame) et le double autoportrait Homo erectus.
Le public est assez nombreux dans les salles. Juste ce qu’il faut. Le seul endroit où il s’agglutine est l’écran vidéo diffusant un entretien avec les artistes qui sépare les deux parties de l’exposition. Dans la deuxième est notamment montré le triptyque Ganymède.
Après être monté à l’étage par le plan incliné, j’y revois quelques tableaux de la collection permanente puis redescends par l’escalier et entre dans la salle à souvenirs où Pierre et Gilles ont installé un bric-à-brac d’objets de leur mythologie personnelle, récupérés ici ou là. Un tableau signé Gilles Blanchard, du temps qu’il était aux Beaux-Arts, est accroché dans un coin et je me dis qu’il revient de loin. Les deux garçons ont aussi revisité l’accrochage de certaines œuvres du Musée. Ainsi, dans une salle, ils agréent des Dufy montrant le port du Havre. Clair-Obscur est une exposition réussie.
                                                          *
L’Eve d’Adam et Eve, c’est Eva Ionesco, laquelle est en guerre contre sa mère Irina à qui elle reproche de l’avoir fait poser nue quand elle était enfant et adolescente, pour elle-même et pour d’autres. Son courroux ne va pas jusqu’à faire interdire l’exposition de cette image datée de mil neuf cent quatre-vingt-un, commandée par Le Figaro Magazine, qui finalement ne la publiera pas. Actuel le fera deux ans plus tard.
                                                        *
La romancière à chapeau mangeuse de fruits pourris et le chanteur de « Va te faire empapaouter, outer, papa outer », deux des modèles de Pierre et Gilles qui ont en commun d’être belges et de m’insupporter.
                                                        *
La sottise du jour : « C’est le port du Havre qui a créé l’Impressionnisme » (une visiteuse du MuMa).
                                                        *
Sagesse et poésie populaire havraise au café La Baraka près de la gare, l’une à l’un :
« Elle avait un bon boulot
Elle travaillait au Casino ».