Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

Vernissage de l’exposition Tom Wood (L’Embarcadère 1978-2002) au Centre Photographique de Rouen

7 mars 2017


Après avoir manqué par paresse celui de la précédente que je ne suis même pas allé voir ensuite, je suis ce vendredi, un peu avant dix-huit heures, le premier à pousser la porte du Centre Photographique de Rouen (anciennement Galerie du Pôle Image), rue de la Chaîne, où c’est le vernissage, en présence de l’artiste, de l’exposition Tom Wood (L’Embarcadère 1978-2002).
-Je peux entrer ? demandé-je à la seule personne présente, Raphaëlle Stopin,  maîtresse des lieux.
Elle acquiesce. Seule, elle ne l’est pas vraiment. Elle porte dans les bras son enfançon.
J’ai le temps de bien voir chacune des photos de Tom Wood, Irlandais de Liverpool né la même année que moi. La plupart sont en noir et blanc, toutes ont été prises entre mil neuf cent soixante-dix-huit et deux mille deux. Elles montrent dans son quotidien une population appauvrie par les années Thatcher et les suivantes, des hommes, des femmes et des enfants au regard traqué. Le photographe les a croisés dans le bus, sur le ferry qui permet de traverser le fleuve Mersey et dans les rues de cette ville où l’on a surnommé Photie Man.
Il y a bientôt du monde. Je regarde deux des albums de l’invité : Men et Women. Chez ces dernières sont quelques nus.
Tom Wood arrive, cheveux blancs clairsemés, petite barbe de même couleur, chemise bleu ciel rentrée dans un djine bleu et appareil photo en main. Une journaliste le photographe devant l’agrandissement d’un cargo rouge. Des vernisseurs font de même.
J’attends le temps qu’il faut avant que Raphaëlle Stopin, toujours portant son enfançon, présente l’exposition. Lui succède une femme qui annonce la création d’une Association des Amis du Centre Photographique (Pourquoi pas ? Il existe bien une Association des Amis du Bonsaï). Quant à Tom Wood, on ne lui donne pas la parole. Peut-être n’en avait-il pas envie. Nul ne nous le dit. C’est bien la peine que je sois resté aussi longtemps.
                                                            *
Il y a la Mutuelle Générale de l’Education Nationale. Avec son dernier bulletin, elle m’envoie un imprimé dans lequel elle s’engage pour Direct Energie et conseille à ses adhérents de quitter Heudéheffe d’un coup de clic afin de payer jusqu’à dix pour cent moins cher l’électricité. Prudent, je consulte les avis sur ce fournisseur. Ils sont mauvais : estimation de consommation très exagérée, difficulté à se faire rembourser, coupure de courant immédiate en cas de non paiement, j’en passe. Je m’abstiens donc, mais combien feront à cette mutuelle quasi officielle une confiance aveugle ?
                                                           *
Il y a la Mutuelle d’Assurance des Instituteurs de France et son serveur vocal. « Attestation d’assurance », lui dis-je quand il me demande pourquoi j’appelle. « Sept minutes d’attente » me répond-il. Je recommence deux heures plus tard. « Sept minutes d’attente ». Je rappelle et dis « Assurer une voiture ». Plus d’attente chiffrée, mais quand même un bobinot musical et publicitaire qui a tôt fait de me saouler. Je raccroche et fais ma demande par lettre en papier adressée à Niort. Cinq jours plus tard, j’ai mon attestation.