Sorti il y a peu de temps sur le précieux label Euro-Visions, le nouveau maxi de Laurent La Torpille est un bel objet. Non seulement on y retrouve les obsessions abstraites et déconstruites du producteur, mais également leur pendant visuel puisqu'il a lui-même supervisé le design de la pochette.
Le contenu maintenant: assez proche des productions les plus aventureuses de l'écurie Warpienne des années quatre-vingt dix (aussi bien formellement que qualitativement), et LLT pousse même l'hommage jusqu'à donner à ces morceaux des intitulés que l'on croirait sortis d'un programme générateur aléatoire de vocabulaire électro (YolandaA125) à la façon de groupes comme Autechre.
Cependant, ces architectures digitales, pour maîtrisées qu'elles soient s'attaquent à des préoccupations musicales qui ont déjà été beaucoup traitées et dont les principaux maîtres d'œuvres semblent eux-même se répéter.
Mais le dernier morceau (SanSSucreS) semble porteur d'un espoir d'ouverture, renonçant à convaincre l'auditeur du bien-fondé de sa perfection baroque, pour se contenter d'une approche plus ludique, et plus humble aussi. Un peu comme si un microprocesseur s'était endormi en laissant LO-FI-FNK en boucle, et s'était réveillé en meilleure forme que Prince!

laurent la torpille #AudioCapture - EuroVisions 2005 (euro012) - 10€