Invités par le festival Automne en Normandie, Emio Greco et son complice Pieter C. Scholten, directeurs du centre chorégraphique et des arts international ICKamsterdam, sont à l’Opéra de Rouen, vendredi soir, pour y donner un quart de leur tétralogie inspirée de la Divine comédie de Dante, leur purgatoire étant bidirectionnel, ou tu vas en enfer ou tu vas au paradis. Aujourd’hui, c’est purgatoire avec espoir de paradis et c’est dansé (improvisé plus ou moins) par Emio Greco tout seul (ou quasiment).
Je suis au premier balcon bien casé au centre. A ma droite, ambiance de récréation, une classe de lycée et ses deux professeures. A ma gauche ambiance familiale, alors ce mariage ? le bébé est déjà en route ? eh bien non, il faut qu’elle finisse sa thèse d’abord.
Avis de fermer les téléphones, annonce de rencontre après le spectacle, et ça commence. Sur scène et sous une énorme boule translucide, l’Orchestre de l’Opéra de Rouen, dirigé par Etienne Siebens, joue la Passion selon Saint Matthieu de Bach dans une adaptation signée Franck Krawczyk, présent sur scène avec son accordéon, le chant est assuré par Michaela Riener et Emio Greco danse.
Cela a un petit côté : voilà, je vais vous montrer ce que je sais faire et il sait en faire des choses avec son corps pendant une heure vingt.

J’applaudis, ni content ni déçu. A ma droite, l’une des deux professeures ovationne debout. « J’adooore » clame-t-elle à ses élèves qui savent désormais ce qu’il convient de penser de cette soirée au purgatoire. Il y en a au moins une qui a atteint le paradis.

AUTEURS
texte: Michel Perdrial
desins: & the Jellyfish

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