La reformation de Tupelo Soul aura au moins eu ce mérite: faire redescendre dans les caves de Rouen des gens qui n'y plus allés depuis, euh, l'entrée en CP de Lou Doillon?
Une salle pleine à craquer au sous-sol du Vicomté dès les premières mesures, un bon mélange de générations, avec tout de même une majorité de gens qui ont fait appel à une baby-sitter, tu vois. Et d'anciens des beaux-arts, ça va sans dire.
Sans surprise, c'est Christian qui par son jeu sec et aléatoire portera tout le set. Ah, et j'ai entendu dire que c'est quand les morceaux étaient instrumentaux qu'ils étaient les meilleurs.
Bon, sinon c'était un peu long, genre l'apéritif qui se prend pour le plat de résistance, et avec déjà une heure de retard, y'a du stress dans l'air pendant que tu reprends une pression, ou deux gin-tonics, selon que tu es instit' ou antiquaire.

Ca y est, les Steeple sont branchés, on peut commencer, un cran au-dessus tout de même. Mais ces morceaux je les connais bien en live, comme la plupart des gens ici, on les a déjà entendus, y sont où les nouveaux?
Le farfisa décide de s'évanouir, ce qui nous permet de passer tout de suite à un Radio Kill Surfers dans une extended dance version de folie qui va surchauffer le public. Un des plus beaux moments de la soirée. Mais la fin arrive trop vite - pas de Magnetosphère! - c'est vrai que la musique doit être coupée à 1h30 ici.
Pour re-boire, bar du haut ou bar du bas? Il y a trop de monde, mais Charles assure: bar du bas, définitivement.

1h.20 Mahjongg que personne n'a jamais vus, s'installe. 1h.30: après deux morceaux d'une modernité folle, tous ceux qui sont encore là décident d'être fans, dans l'obscurité on se crie à l'oreille que: «c'est drôlement bien». Le public bouillonne, et jouit de bon cœur. Bistro et Fernand sont bien chauds, l'un s'agite comme un possédé quand l'autre aimerait bien une bagarre. Mlle bloque C. dans l'escalier, mais en fait elle a un amoureux déjà, mais faut pas le dire dit-elle à N. L'heure tourne, on passe à l'hiver non? En tous cas le collectif de Chicago continue a faire jaillir cette musique mutante qui doit plaire à Liquid Liquid, Hot Chip, Zongamin ou So So Modern. Dois-je re-préciser que c'est l'extase énervée ici? La même constatation sur toutes les lèvres: ah ces Américains, c'est quand même quelquechose…

Mais déjà la fin nous tombe dessus comme une nuit dans la nuit, et après quelques ultimes paroles d'amour alcoolisées, on se laisse porter par ses bottes jusqu'à… quelque part plus loin, mais à Rouen assurément, avec cette question en tête: comment fait Yann pour trouver des types pareil? Bravo & encore.


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