Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

En lisant Ainsi soit-il ou Les jeux sont faits d’André Gide

26 décembre 2017


Lu dans le train lors de mon dernier aller à Paris, Ainsi soit-il ou Les jeux sont faits d’André Gide (L’Imaginaire/Gallimard) est le dernier écrit de l’écrivain avant sa mort, un texte écrit contre la mort qui venait, au fil de la plume, sans souci de cohérence ni de profondeur (il y raconte même les histoires drôles dont il se souvient).
Quelques extraits :
J’ai dû me rendre à l’évidence : je suis de naturel avare (je dois tenir cela de mes ancêtres normands) et avec cela je me reconnais généreux.
Je reste extrêmement friand des « bons mots » et des anecdotes ; n’en déplaise à certains qui veulent voir dans ce goût avoué une marque de l’incurable frivolité de mon esprit.
Rien de plus attendu, de plus conséquent, que les propos des personnages de Balzac : ils disent, le plus souvent, exactement ce que l’on sait d’avance qu’ils doivent dire.
Ce ne pouvait être qu’à Rouen, à la suite des grands dîners qui réunissaient, rue de Crosne, chez les Henry Bordeaux, un certain nombre des membres de la famille. On laissait les enfants, c’est-à-dire nous, quitter la table aussitôt après le dessert, tandis que les grandes personnes s’attardaient dans la salle à manger. Nous gagnions donc alors le salon tous les quatre et, à grand effort de mémoire, tâchions de retracer les étapes successives de la conversation. (…) « Non ; la tante Lucile n’a commencé à se plaindre de la grève des ouvriers du Houlme que plus tard, après que l’oncle Henry avait fait observer que les grèves sont aussi préjudiciables aux ouvriers qu’aux patrons. »
Entre minuit  et 2 heures du matin, ma femme, à Cuverville, est alertée par la sonnerie du téléphone. De deux ans plus âgée que moi, souffrant d’une grave maladie de cœur, elle doit descendre un étage pour entendre un représentant du Journal de Rouen lui demander quelques détails sur mon suicide.
Le dernier feuillet d’Ainsi soit-il ou Les jeux sont faits est daté du treize février mil neuf cent cinquante et un. André Gide mourut le dix-neuf février. Entre ces deux dates, je naissais.
 


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