Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

En lisant le Dictionnaire des œuvres érotiques préfacé par Pascal Pia et le Manifeste Chap de Gustav Temple et Vic Darkwood

30 avril 2018


Lecture du soir en diagonale : le Dictionnaire des œuvres érotique dans sa réédition en Bouquins/Laffont de deux mille un, un exemplaire acheté un euro l’an dernier au vide grenier de la Butte-aux-Cailles. Cet ouvrage collectif préfacé par Pascal Pia fut publié pour la première fois en mil neuf cent soixante et onze au Mercure de France. Il comporte sept cents notices.
Je suis arrêté par celle concernant Le Fouët des luxurieux et paillards ou Juste punition des voluptueux et charnels conforme aux arrêts divins et humains de Mathurin Le Picard, curé du Mesnil-Jourdain, village proche de Louviers, ma ville natale. Dans cet ouvrage publié à Rouen en mil six cent vingt-huit avec l’approbation des docteurs, la femme paillarde est comparée à une nasse de pêcheur. Y sont évoquées les diverses espèces de paillardise, concubinaires, incestueuses ou sacrilèges. L’une des occasions du péché de paillardise est l’œil. Ce livre connut une grande diffusion tout au long du dix-septième siècle, indique le rédacteur anonyme.
Ouiquipédia m’apprend que Mathurin Le Picard, considéré comme sorcier, fut accusé d'actes de débauche et de profanation. Après sa mort à Louviers en septembre mil six cent quarante-deux, fut intenté un procès à sa mémoire, et son corps, exhumé, fut brûlé à Rouen le vingt et un août mil six cent quarante-sept par arrêt du Parlement.
J’en sais plus grâce au site Mythologica. Le Père Mathurin Le Picard fut accusé d’avoir séduit Madeleine Bavent entrée à l'âge de dix-huit ans au petit couvent des Tertiaires franciscaines de Louviers. Les faits, qui durèrent de mil six cent vingt-huit à mil six cent quarante-deux, ne transpirèrent qu'à la mort du Père Le Picard. A ce moment, Madeleine Bavent accusa le défunt de lui avoir préparé des philtres, d'avoir célébré des messes noires et organisé des sabbats, avec l'aide de son assistant, le Père Thomas Boullé. Le deux juillet mil six cent quarante-quatre, le Père Boullé fut arrêté pour sorcellerie, torturé et finalement brûlé vif, le vingt et un août mil six cent quarante-sept, malgré ses protestations d'innocence. Ce jour-là, on alla déterrer le corps du Père Le Picard et celui d'un autre inculpé, le Père David, pour les jeter dans le bûcher.
Madeleine Bavent, explique aussi Ouiquipédia, avait reçu un enseignement quelque peu étrange auprès du précédent directeur de la maison, Pierre David, qui proclamait « qu'il fallait faire mourir le péché par le péché, pour rentrer en innocence, et ressembler à nos premiers parents, qui étaient sans aucune honte de leur nudité… » et obligeait ses religieuses à vivre nues au sein du monastère. Elle mourut en mil six cent cinquante-deux à la prison de Rouen.
C’est ainsi que m’est revenue en mémoire cette histoire que je connais depuis mon adolescence sous le nom de l’affaire des Possédées de Louviers.
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Lu aussi au lit Le Manifeste Chap (Savoir-vivre révolutionnaire pour gentleman moderne) de Gustav Temple et Vic Darkwood (Editions des Equateurs, deux mille dix, vingt euros) acheté un euro chez Book-Off, dont Elisabeth Philippe dans Les Inrocks à sa sortie disait :
« Le Manifeste chap est tout aussi subversif - et nettement plus distrayant - que L'insurrection qui vient. On y retrouve d'ailleurs des idées assez proches, comme le rejet viscéral du travail, cette abomination ô combien avilissante et inélégante. »
Extrait :Tandis que des jeunes mal peignés, vêtus de passe-montagne, hurlent des slogans et brisent les vitrines des McDonald's, les Anarcho-Dandys se contentent d'exposer le pli impeccable de leurs pantalons en serge de coton, le sourcil levé au-dessus de leur monocle, un sourire ironique aux lèvres.
 


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