Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

Confiné (dix-sept)

3 avril 2020


Quand même ce coronavirus a pris la peine d’attendre deux mille vingt pour apparaître et parcourir la terre comme une traînée de poudre. Que ce serait-il passé s’il était apparu en mil neuf cent quatre-vingt-dix ? Pas de technologie avancée pour traiter les malades en réanimation, pas de télétravail permettant à certains de poursuivre leur activité à l’abri, pas de réseaux sociaux pour communiquer.
Sûrement on l’aurait laissé courir. Il aurait fait en France quelques centaines de milliers de morts pendant que l’économie aurait continué à prospérer. Comme en mil neuf cent cinquante-sept la Grippe Asiatique qui fit en France entre vingt-cinq mille et cent mille morts (j’avais six ans je n’en ai pas le souvenir). Comme en mil neuf cent soixante-huit la Grippe de Hong Kong qui fit dans le monde un million de morts (j’avais dix-sept ans, je me souviens que cette pandémie ne me souciait pas).
La médecine est impuissante contre les virus :
Rhume, aucun traitement, aucun vaccin.
Gastroentérite, aucun vaccin, aucun traitement.
Grippe saisonnière, aucun traitement, le vaccin ne protège que de celle de l’année précédente.
Sida, aucun vaccin, un traitement qui ne guérit pas, permettant seulement de continuer à vivre avec la maladie.
Ce sont les médecins spécialisés en virologie qui donnent des conseils à ceux qui nous gouvernent et qui ne savent pas dans quelle direction aller. Des aveugles guidés par des impuissants.
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Le paradoxe fondamental : on demande à la population de se confiner pour ralentir la propagation du virus afin que les services hospitaliers de réanimation puissent faire face, tout en déclarant qu’il faut que soixante ou soixante-dix pour cent de cette population soit touchée par le virus afin d’obtenir une immunisation collective permettant de sortir sans danger du confinement.
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Ciel gris, journée sans jardin (dont la pelouse est tondue par un codétenu). Après Bashung, La Tournée des grands espaces et L’Homme à tête de chou, l’alphabet me donne à réécouter Beau Dommage, changement d’ambiance, leur compilation du meilleur puis en concert au Forum de Montréal : En soixante-neuf tout était beau…
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Chaque jour un peu plus blanche, la barbe d’Edouard Philippe.