Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

Une autre vie que la mienne

30 août 2022


Je suis à la terrasse du Sacre avec Zaza quand s’installent à la table voisine un couple et un huit ans (mojito, pinte, Coca zéro, seize euros).
« On met de l’argent sur un compte et la banque ferme le compte, c’est ça la France ! », claironne le buveur de mojito.
Des comptes bloqués, il y en a deux, celui de sa copine buveuse de bière et celui de sa sœur. Il a gagné seize mille euros et en a mis deux mille sur chacun de ces deux comptes.
-Je leur ai dit d’où venait l’argent, je l’ai gagné. Ils laissent ouvert les comptes des cassos où y a rien et ils ferment ceux où y a de l’argent.
-C’est pas ton compte qu’ils ont bloqué, c’est le nôtre.
-Si vous étiez pas fichées bancaires aussi.
-Ah parce que toi tu l’es pas peut-être.
-Le casino en ligne, c’est interdit en France, lui rappelle-t-elle.
-Alors on va quitter la France.
-Ah bon comment ?
-On va attendre que j’aie plus mon bracelet électronique.
Tous les deux sont sur leur smartphone. Deux intelligences pratiques sont à l’ouvrage. Elle appelle la Caf, déclare que son compte bancaire s’est fait pirater. Elle vient d’en ouvrir un autre en Allemagne. Elle veut savoir comment envoyer son nouveau Rib pour continuer à recevoir ses prestations.
Le huit ans a terminé son Coca.
 


Nouveau commentaire :