Pensée profonde

Texte paru en Italie (Val d’Aoste) dans la revue Les Cahiers du Ru en hiver 1999/2000


Fille gluante que je fouis de deux doigts, tu creuses ton ventre à la toison rase et piquante. Cependant que mon pouce effleure ta fente au bouton luisant, ta main, malhabile, va et vient sur ma tige. Je gémis et tu me demandes si tu me fais mal. Je souris et t’engage à poursuivre. C’est le moment de tenter l’intromission d’un troisième doigt, le moment de te branler sans vergogne d’une pleine main ; l’autre, en douce, tâtonnant autour de tes tétons. Tu jouis, mouillée et odorante.
Ta main ne sait plus que faire de ma queue. Tu t’inquiètes de ne pas avoir su me faire gicler. Tu m’abandonnes mais je t’emprisonne et te ramène au cœur de ma fièvre. Je te la fais tenir et serrer et parcourir. Je sens que cela va venir. Il y en a partout. Tu me dis : j’aime l’odeur. Je m’essuie avec les draps et déjà tu te lèves.
Fille gluante à la motte tondue, je rêve de toi la nuit. J’appuie sur les touches pour faire sonner ton téléphone. Tu t’enfermes derrière le mur de tes mots. Tu me dis : je te ferai signe un jour ou l’autre, c’est gentil d’avoir appelé.
Fille gluante et fuyante, je ne suis pas gentil. Je pense à ton cul, c’est tout.