Va courir ! N°7




07 Va courir ! N°7.mp3  (72.91 Mo)

Le morceau s’appelle Health, comme d’un fait exprès, mais en réalité le groove lourd de Raudive est presque malsain, trop régulier pour être honnête, un peu comme toi, qui caches bien ton jeu.
Bref, on va ajouter du trouble dans tout ça en introduisant le Peyote Stitch de Mosca, une expérience qui va opérer une distorsion de la réalité qui t’entoure. Les poteaux électriques sont étrangement flageolants, les façades semblent soumises à des effets vidéo des années 1990. Tu ne sais plus si tu te déplaces dans l’espace ou dans le temps, et dans quelle dimension. Quel est ce son qui résonne dans ta tête pendant que tes mollets battent la mesure sur bitume? Est-ce Lee Perry qui conduit ce bus? Mais il n’y a pas de ligne qui passe par cette rue…
Le voyage continue avec les Brésiliens Carrot Green et Selvagem qui nous refont le coup de la Sono mondiale. Du coup tu sens ton corps s’élever comme un chant mystique au-dessus du désert. C’est bon et ça se nomme Ossain.
On revient en ville? Un truc un peu plus ferme, un peu plus dur? Qui claque sec mais avec un soupçon de spiritualité comme Robert Owens est capable d’en apporter à un morceau (ici Lifeline de Horixon). Chicago, sa mère!
Tiens, !!!, ça faisait un moment… toujours en équilibre, parfois ils se cassent la gueule mais on ne va pas leur reprocher d’être tentés par la beauté du geste, d’autant que sur ce bien nommé Get That Rhythm Right la section rythmique est bien tuff enough, pour parler comme Nic Offer. Tiens tu n’as jamais pensé à porter les mêmes petits shorts que lui quand tu bouges comme ça? À mon avis ça serait idéal même si peu fashionable, mais après tout on est entre nous, non?
Peut-être même pas quand arrive You Will Find a Way, et son extrême solitude, mais la bonne solitude, celle dont tu as besoin pour que ce chemin que seuls tes yeux peuvent voir s’éclaire à nouveau. Et comme tu as remarqué qu’après une demi-heure d’effort le tempo s’accélérait, hé bien tu réalises que c’était bien de ça dont tu avais besoin. Maintenant et pour un petit moment encore.
Et comme tu sais désormais où tu vas, on va consolider cette foulée avec un peu de Science Friction, signée Tazz. Le feu passe au vert, mais pas pour toi. Tu ne vas pas t’arrêter, tu ne peux plus t’empêcher de bouger, ta tête balance, ton bassin aussi, tes coudes pointent en cadence à gauche, à droite, tes genoux… le flux motorisé est passé, ça n’est pas encore à toi de traverser mais cette reprise de handclaps t’a déjà emporté, tu glisse le long de la camionnette qui livre l’épicier et tu abordes un tronçon plus rectiligne: parfait pour suivre Rasputin d’Otik. Une oie intriguée te surveille pendant que sa famille arrache l’herbe qui pousse le long des quais, on dirait qu’elle n'a jamais vu d’humain aussi rapide! Mais en fait tu n’as plus grand chose d’humain, ton corps s’est dissous dans la musique, formant un nuage de molécules carbonées et sonores…
jusqu’au moment où Meiko Kaji et son orchestre font irruption dans un grand faisceau de lumière, robe en soie et costumes en tissu lamé. Elle te parle, te recueille au creux de ses mains, te dépose au pied de l’arc-en-ciel et ton histoire peut commencer.