Dimanche 12 Décembre 2010

Livres

Nadia Sendin

Sélection Noël Bruno


Sélection livres Noël
Thomas de Quincey : De l’assassinat considéré comme un des beaux-arts aux éditions l’Imaginaire Gallimard

Quand on évoque en ma présence l’humour noir, je ne peux m’empêcher de penser à Thomas de Quincey, incontestablement un des maîtres du genre.
De Quincey (1785-1859), grand écrivain Britannique, proche des poètes « Lakistes  »Wordsworth et Coleridge, a écrit avec De l’assassinat considéré comme un des beaux-arts (1827), un texte justement destiné à faire date dans la chronologie de la littérature irrévérencieuse et drolatique. L’auteur nous narre les débats d’un collège d’érudits évaluant les grands crimes de l’histoire selon des critères purement esthétiques…

Si l’on rappelle que Charles Baudelaire s’inspira notablement des Confessions d’un Anglais mangeur d’opium (1822) pour rédiger Les paradis artificiels, on appréciera encore plus la stature de Thomas de Quincey dans l’histoire des lettres mondiales.

Sélection livres Noël
Louis Calaferte : Septentrion chez Folio

L’œuvre de Louis Calaferte (1928-1994) est une des plus puissantes et singulières du XXème siècle et Septentrion est indéniablement la clef de voûte de cette œuvre.
Rarement un texte autobiographique (1963) n’a su saisir des générations de lecteurs avec autant d’intensité, d’authenticité, voire de brutalité (pour mémoire, Septentrion fut censuré pendant plus de 20 ans !)

Calaferte, l’autodidacte enragé, nous fait partager sans ménagement sa révolution spirituelle. Une quête qui passe par une sexualité débridée, un mysticisme radical, bien entendu sans chapelle, toutes choses qui ne pouvaient que le marginaliser vis-à-vis des coteries parisiennes qu’il méprisait tant.
Mais Septentrion est d’abord une sublime célébration de la lecture et de l’écriture comme outils d’émancipation et d’indépendance critique. Magistral !

Sélection livres Noël
Robin Cook : J’étais Dora Suarez chez Rivages Noir

Lire Robin Cook c’est comme pénétrer dans un temple dévasté, enténébré, sur l’autel duquel le bien et le mal sont si inextricablement entremêlés, qu’ils forment une idole païenne dont les effluves s’en vont empoisonner tous les tissus du quotidien. Pourtant, tendez bien l’oreille…entendez ces petites voix en écho ; elles deviennent de plus en plus entêtantes, hypnotiques. Oui leur chant s’amplifie, s’amplifie encore : c’est le requiem de l’innocence.
L’innocence sacrifiée chaque fois que s’éteint dans l’abjection une âme, à ce destin préparé par nos sociétés infectées.

Auteur d’une œuvre qualitativement considérable, l’anglais Robin Cook (1931-1994) avec J’étais Dora Suarez (1990) a taillé l’absolu diamant noir de la littérature romanesque de la même couleur.







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