laurie spiegel in apartamento
Il y a dans le dernier numéro (28) d’Apartamento la retranscription d’un entretien de Leah Singer avec Laurie Spiegel qui s’avère être superintéressant pour peu que l’on s’intéresse aux contre-cultures qui ont précédé le monde dans lequel nous vivons. La conversation tourne beaucoup autour des débuts de l’informatique, de la musique et des années de formation de la compositrice.
Je t’ai traduit trois extraits correspondant à mes propres obsessions mais tu devrais vraiment le lire in extenso.

Sur la galerie comme un lieu ouvert à l’expérimentation:
«J’ai fait des concerts dans les années 1970-1980 à New York, principalement dans des lofts et des galeries parce que c’étaient les seuls lieux où l’on pouvait jouer (cette musique).»

Sur le PC multi-media:
«L’Amiga, à l’inverse du Mac, a d’abord été pensé pour la création audio-visuelle. À l’origine le Mac se contentait d’imiter le papier. Vous aviez des fenêtres virtuelles pour créer des documents à imprimer. J’adorais les premiers Macs mais l’Amiga était vraiment fait pour la vidéo, le son et l’image. Il était absolument multi-sensoriel. Pas du tout fait pour l’entreprise. Il avait une identité particulière, adaptée aux créateurs.»

Sur la musique répétitive:
«La technologie a une tendance à la continuité et à la répétition, là où les êtres humains ont tendance à chercher la rupture, le changement. C’est pour ça que la technologie mène naturellement à des expériences psychédélique de méditation.»

Sur l’Histoire de l’informatique:
«Avant la micro-informatique, avant le Z80 et le PC IBM et les Apple I et II, les ordinateurs étaient presque exclusivement la propriété des militaires, des grandes banques, des sociétés d’assurance et de l’État. Ils avaient l’air inquiétant et opprimant parce qu’ils étaient au service de bureaucraties inquiétantes et opprimantes.»