A café without a name
Un homme déplie ces espèces de pop-out books à côté de moi. Nous, les buveurs de café, sommes relégués au comptoir. Il est midi et les clients sérieux, ceux qui déjeunent, se jettent sur le sauté de veau. Pas de squatt possible sur les banquettes de velours rouge. L'ambiance est splendide. Le barman travaille bien. Rapide, il est bon à ce qu'il fait: faire claquer les portes de frigo, déboucher des bouteilles de jus de fruits, faire des cafés... chorégraphiquement parlant, il est au top.
L'endroit est beau, cool, vide (dans le sens où le décorateur ne l'a pas embarrassé de meubles), chaleureux mais pas étouffant, funky mais pas bruyant. Les serveuses sont incroyablement souriantes et sympa. On en oublierait jusqu'à l'existence de La Fourmi qui reste un très beau café, malgré son équipe nulle et son atmosphère pesante. La musique -on l'entend à peine, couverte qu'elle est par le bruit des conversations- est indolore.
La prochaine fois je vous parlerai des toiles montmartroises qui ornent le mur principal de ce bel endroit. C'est un café sans nom, sur la rue de Clignancourt, et je l'ai déjà adopté.






Contributeurs
Eleonore Forêt
Loïc Boyer
Charber (de son vrai nom Charlotte Béranger), née en 1975 à Ploudalmézeau, est prof de yoga et de méditation à Ibiza. Charber habite une yourte, elle a débuté un commerce en ligne de vêtements en macramé de chanvre après avoir arrêté le speed et la coke ("trop de bad vibes"). Elle fume toujours pas mal de beuh et prend des shrooms mais "c'est naturel". Yes I!

Pierre Hexum a 19 ans. Il est professeur de gym à Sacramento. Il collabore avec Eléonore au blog L'Imprimante, dans la rubrique Le Mail du Mercredi, depuis les années 80.

Eléonore Forêt, bientôt 37 ans, toujours tête de linotte, ne tire aucune leçon des enseignements de la vie. Dessine, dort, nage, mange à Brest depuis mai 2013.