A Paris (Will Cotton et Esparbec)

20 juillet 2023


Nouveau voyage Rouen Paris en deux heures ce mercredi. Un peu moins, car à l’arrivée le chef de bord nous annonce cinq minutes d’avance. « Le sort nous a été favorable », dit-il. Ce n’est pas suffisant pour que je puisse prendre le bus Vingt-Neuf, pas le temps de musarder jusqu’à la Bastille. Je rejoins Ledru-Rollin en métro et vais au Marché d’Aligre. Ça sent les vacances, les principaux marchands de livres sont absents.
Après un café au comptoir du Camélia, j’entre chez Book-Off. Parmi les livres à un euro j’élis La patience des buffles sous la pluie de David Thomas (Bernard Pascuito), Un été à Baden-Baden de Leonid Tsypkin (Christian Bourgois), De la Conversation d’André Morellet (Rivages poche) et Autrefois, le mois dernier d’Annie Saumont (Editions du Chemin de fer). Ce dernier bénéfice d’un envoi de l’auteure aujourd’hui décédée : « Pour François, en toute amitié avec plein de bises, c’est mon éditeur préféré ».
Le métro me conduit ensuite à Châtelet. Vers onze heures et demie, j’entre chez Templon afin de voir l’exposition Trigger de Will Cotton. Lors de la précédente, il y a plusieurs années, ses tableaux montraient des filles nues dans de la chantilly. Cette fois, ce sont des variations sur le thème du Far West où le cheval est une licorne rose. Des quelques tableaux montrés, je retiens celui du baiser sur la bouche entre l’animal et sa cavalière. Je demande à la jolie jeune femme de l’accueil, si on sait à quelle date Will Coton était à l’Ecole des Beaux-Arts de Rouen. Il a cinquante-huit ans, donc cela doit être il y a près de quarante ans, c’est tout ce qu’elle peut me dire.
Pour déjeuner, je choisis Au Diable du Lombard, un lieu qui vit surtout la nuit où est proposée une formule entrée plat à quatorze euros cinquante. Je choisis l’avocat crevettes et la dorade haricots verts, que me sert une jeune femme longiligne à petits seins. Un service professionnel, sans plus, elle ne me demande pas si ça m’a plu quand je paie.
Je rejoins le Book-Off de Saint-Martin. La chaleur est supportable dans son sous-sol où l’on a innové. Dans la partie Connaissances, les poches et les grands formats à un euro sont désormais ensemble. Plus embêtant : les rayons Poésie et Théâtre mélangent les ouvrages à un euro et les autres, ce qui me conduit à renoncer. En revanche, divine surprise au rayon Erotisme qui côtoie le rayon Romance. J’y trouve plusieurs Darling Poupée du Vice d’Esparbec (Media 1000) et ils sont à un euro. A cette manne, j’ajoute Encore une nuit de merde dans cette ville pourrie de Nick Flynn (Gallimard).
Quand je quitte les lieux, une des bretelles de mon sac à dos lâche. Je la rafistole comme je peux puis rejoins le troisième Book-Off. Je n’y trouve pour aggraver mon fardeau que le mince Flirter au Bon Marché et autres faits de civilisation de Gertrude Stein (Phébus Libretto).
Dans l’attente de mon train de retour, je m’installe à la terrasse du Bistrot d’Edmond pour un café verre d’eau à deux euros cinquante. J’y lis le Journal de Julie Manet, un journal de jeune fille des plus intéressants.
C’est avec elle que je reviens à Rouen en près de deux heures. Elle est en vacances à Saint-Quay-Portrieux et me parle de la plage de la Comtesse et de la chapelle Saint-Marc.
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Depuis une première trouvaille il y a des années au Book-Off de Quatre Septembre, je cherchais en vain d’autres Darling Poupée du Vice. Et là, deux fois en une semaine.