A Paris, au début de l’année du cochon de terre

9 février 2019


Le train de sept heures cinquante-neuf pour Paris a repris son horaire de référence, il est à l’heure et j’y lis Eloge de la marche de David Le Breton (Essais/Métailié). D’un coup de métro, me voici rue du Faubourg Saint-Antoine toujours en travaux. Chez Book-Off, au rayon Guerres Mondiales, je trouve à un euro Journal de Guerre (1940-1941) de Valentin Feldman (Farrago) et Journal de Guerre (2 septembre 1939 - 20 juillet 1940) de Georges Sadoul (L’Harmattan). Le marché d’Aligre est singulièrement dépeuplé de vendeurs de livres. Quant à l’Emmaüs de la rue de Charonne, il a bigrement réduit l’espace consacré aux livres de poche. Aucun ne m’y attendait.
Je marche jusqu’à Beaubourg et arrive dans l’impasse à midi moins cinq. En ce lendemain de nouvel an chinois, je déjeune chez New New où les tables ont repris la disposition qui me convient. A midi pile, la sirène du premier mercredi du mois mugit. Ce qui me fait songer à l’incendie de la rue Erlanger allumé par une folle où sont morts dix personnes dont une très belle architecte d’origine algérienne. J’ai vu sa photo dans Le Parisien. Un autre article du journal laissait entendre que cette rue du seizième arrondissement porte malheur. Dans un immeuble d’icelle s’est déroulée l’affaire du cannibale japonais. Dans un autre, Mike Brant a sauté par la fenêtre du cinquième étage.
Aujourd’hui, ce sont surtout les ouvriers des chantiers du quartier qui déjeunent chez New New et un certain nombre se parlent en des langues étrangères. Après avoir réglé mon dû et souhaité une bonne année aux dames du lieu, je me dirige vers l’entrée du Centre Pompidou où ce jour débute l’exposition consacrée à Vasarely.
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Il en est qui célèbrent l’année du cochon en reniflant plus fort que d’habitude.
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Dans une rue de Paris, un bus d’Abu Dhabi immatriculé en Pologne.