A Paris sans fouteux et avec soleil

9 juin 2016


Dernier mercredi à Paris avant qu’y déboulent en masse les fidèles de la religion hégémonique, que les cafés soient transformés en lieux de culte, qu’une zone de fanitude interdise de s’approcher de la Tour Eiffel, que les rues et les métros soient envahis de vociférants croyants porteurs des objets du culte (bières, maillots, écharpes, etc.), et cela pendant un mois.
C’est un train autre que celui qui m’était imposé par mon billet Prem's qui m’y emmène grâce à la grève des cheminots et j’y mène une vie tranquille et coutumière sous le soleil revenu entre le marché d’Aligre, Chez Céleste (où une saucisse grillée me déçoit un peu) et les deux Book-Off (celui de l’Opéra Garnier est à son tour cerné par les poubelles non vidées, autre grève)
Mon train de retour étant lui aussi supprimé, j’opte pour celui de seize heures vingt et découvre à cette occasion le couloir souterrain perpendiculaire aux trains en leur milieu d’où l’on peut surveiller les affichages. Il permet de monter dans les voitures avant celles et ceux qui attendent au bout des quais.
Rouen n’échappera évidemment pas au nouvel opium du peuple dont les effets se font sentir sur au moins quatre-vingt-dix pour cent des cerveaux masculins et à peine moins des féminins, et France Culture est désormais atteinte. Les lieux garantis sans foute seront encore plus difficiles à trouver que ceux où se réfugient celles et ceux qui souffrent des ondes électromagnétiques.
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Parmi les livres achetés un euro à Paris : Helen Hessel, la femme qui aima Jules et Jim, une biographie écrite par Marie-Françoise Peteuil et publiée par Grasset.