A Paris, un jour où les trains arrivent à l’heure

9 juillet 2015


Dans le train qui m’emmène à Paris, ce mercredi matin, une jolie fille à peine plus âgée que l’héroïne du roman lit L’Amant de Duras. Montée à Oissel, elle descend à Mantes-la-Jolie. Cela me fait songer au film de Jean-Jacques Annaud que Marguerite détestait. Il a eu un rôle important dans les débuts de l’histoire d’amour vécue avec celle chez qui j’arrive un peu avant midi.
Après un apéritif pris dans l’appartement face à la dent creuse occupée désormais par trois ouvriers coulant du béton dans des trous circulaires à l’aide machines bizarres et bruyantes, je l’invite au Bon Coin, ce restaurant découvert récemment grâce à l’ami Dumez.
Nous y faisons un excellent repas tandis qu’elle me raconte son séjour à Pékin d’où elle m’a rapporté des petits cadeaux dont il est sûr qu’ils ont été fabriqués sur place, une ville où les Européens sont encore si rares que dans la rue certains autochtones demandaient à être photographiés avec elle. Dans notre voisinage, une femme et un homme mangeant à des tables différentes parlent de la situation grecque. Ils ont le même point de vue, celui d’Angela Merkel, une femme bien, « toujours habillée pareil ».
Après une boisson chaude prise chez elle, nous nous séparons, elle à vélo vers le travail, moi en métro vers les livres.
Ce n’est que le soir, après mon retour à Rouen par un train ponctuel, que nous évoquons « le fait que l'on s'éloigne loin de l'autre petit à petit », comme elle me l’écrit.
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Parmi les livres rapportés de Paris : Ivan Tourgueniev – Pauline Viardot, l’amour d’une vie d’Olga Rachmanova, traduit et autoédité par Pierrette Viardot.