A Paris, un mardi de pluie

25 novembre 2015


Un courrier de l’Opéra de Rouen reçu lundi midi m’annonce le report du concert de mercredi soir. Il me sauve la mise. J’avais pris, il y a longtemps et en raison de ce concert, un billet de train pour Paris le mardi cette semaine et l’avais totalement oublié. Je m’apprêtais à n’y point aller.
Ce mardi, je suis donc dans le sept heures cinquante-neuf qui assez vite, si je puis dire, ralentit. Quinze minutes de retard sont annoncées pour raison de circulation perturbée, qui deviennent vingt-cinq au message suivant, et surtout nous voilà partis à Paris par un autre chemin de fer qui passe par des bourgades aux noms évocateurs : Meulan-Haudricourt, Vaux-sur-Seine. Le paysage est joli mais celles et ceux qui vont à la capitale pour le labeur n’y sont pas sensibles, fulminant à qui mieux mieux silencieusement. A l’arrivée, le retard est de trente-cinq minutes. Des excuses sont offertes mais pas d’explication. Une escouade d’employé(e)s de la Senefece est sur le quai, distribuant des enveloppes de retard.
Au lieu d’être au Book-Off de l’Opéra avant son ouverture, j’y suis cinq minutes après. J’y reste jusqu’à onze heures, puis rejoins Lorette à pied sous le parapluie. Le métro me mène à Jules Joffrin. Au Gé Vingt, j’achète un bon vin, un moulin-à-vent, et frappe à midi chez celle qui m’offre à déjeuner. Nous parlons surtout de ce qui s’est passé le vendredi treize et des suites actuelles et prévisibles.
Après un fort café, je marche jusqu’à Simplon où l’on trouve le métro qui s’arrête à Saint-Michel et vais chez Boulinier car un ouvrage des Humanoïdes Associés intéressant l’ami d’Orléans doit s’y trouver en pile à bas prix, m’a-t-il écrit. Las, personne ne sait de quoi je parle. L’un des vendeurs me dit qu’un livre des Humanoïdes ne serait jamais vendu un euro ici. La spécialiste des bandes dessinées ne sait rien. Elle me parle avec un désagréable mélange d’arrogance et de je m’en foutisme, m’affirmant que ce livre ne peut être non plus dans les autres magasins de l’enseigne.
Je repars bredouille et dépité, attrape le bus Quatre-Vingt-Six et descends à Ledru-Rollin face au second Book-Off.
Le train du retour roule sur le chemin de fer habituel et est d’un retard normal (quinze minutes).
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Ce mardi, dans le métro et le bus, nombre de voyageurs s’aperçoivent au dernier moment que c’est ici qu’ils descendent et se jettent sur le quai ou le trottoir juste avant la fermeture des portes. Je me demande si c’est une conséquence du treize novembre, d’être ainsi perdu dans ses pensées.
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« Il va falloir être Résistant » publicité de métro parisien pour l’énième saison d’une série télévisée, un hasard dit-on.
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Chez Book-Off, Thérèse philosophe a migré du rayon Philosophie au rayon Religion, peut-être prise pour celle de Lisieux ou d’Avila.