A l’Ouest (seize) : pointe de la Torche, Saint-Guénolé

3 juin 2021


Après une nuit à cauchemar (un zonard qui essaie de m’étrangler, mon sac et ma veste volés, la Police qui refuse ma plainte), me voici une nouvelle fois à petit-déjeuner face à la Gare de Quimper à la terrasse de l’Hôtel Le Derby (je sais enfin son nom) tenu à l’ancienne par un sympathique patron et sa femme (on y trouve des chambres solo à quarante-deux euros). J’ai ce jour le projet de marcher sur le Géherre Trente-Quatre de la pointe de la Torche au port de Saint-Guénolé.
Pour ce faire, je prends le même car BreizhGo qu’hier matin. Il n’y a que le mercredi (et le samedi) qu’il va jusqu’à la pointe, départ à huit heures dix, arrivée à neuf heures trente-cinq.
Nous ne sommes que deux à aller jusqu’au bout mais l’autre se rend compte qu’il s’est trompé et se fait arrêter par la conductrice au milieu de nulle part pour rebrousser à pied. Le temps a changé, le ciel est gris, le paysage dans la brume. Cela n’empêche pas des surfeurs d’être déjà à la manœuvre. C’est ici un spot renommé. Je les regarde un peu apprivoiser les vagues puis me rends tout au bout de cette pointe de la Torche où je suis déjà venu autrefois, bien accompagné. Partout sont des mises en garde contre le risque de noyade. Une bouée est jouxtée d’un panneau expliquant qu’elle a déjà sauvé des vies. Brave bouée !
Le chemin longe ensuite la plage de Pors-Carn à travers les dunes. Il faut marcher plus ou moins dans le sable. Ce dont j’ai horreur. D’autant que ces fichues dunes cachent la vue sur l’océan. Cela dure un moment. Heureusement, après un petit port mignonnet, ce Géherre prend la forme d’un sentier comme je les aime vers la pointe de Penmarc’h. Sans doute aussi après, mais, pris de flemme, je choisis de rejoindre Saint-Guénolé par une petite route plus directe, du moins je l’espère.
A l’arrivée, après avoir marché près de deux heures, je m’offre un café à celui de la Cale où les buveurs d’hier sont toujours là, et d’autres.
Je n’ai qu’à traverser la rue pour déjeuner à La Glacière, un restaurant crêperie à vaste terrasse. J’opte pour la spécialité locale : les sardines grillées avec frites paysannes et salade de saison (douze euros) avec un quart de chardonnay (six euros) puis en dessert pour un kouign, une spécialité bigoudène consistant en une pâte à crêpe de froment levée à la levure de boulanger, le mien est au caramel beurre salé (quatre euros cinquante). Tout cela est fort bon et le service assuré efficacement par une jeune fille qui n’en est pas à son deuxième jour de travail.
Avant de rentrer avec le car de treize heures vingt-cinq, je prends un dernier café à un euro trente à la terrasse du Café de la Cale. Les éméchés y discutent de la réouverture des remontées mécaniques, un sujet qui les touche de près.
                                                                      *
Embrumés comme le temps du jour, beurrés comme les croissants de la Boulangerie du Port, torchés comme la pointe, ainsi sont les habitués du Café de la Cale. Cela ne les empêche pas de rentrer chez eux au volant de leur voiture.
                                                                      *
La maxime du jour : Ce n’est pas parce que tu vois un bateau dans un jardin que tu es près du port.