A la recherche d’un vide grenier parisien

3 mai 2016


Malgré l’annonce d’un temps incertain, alternant averses et orages, mais alléché par l’annonce d’un vide grenier à trois cents exposants à La Villette et d’un autre à deux cents  boulevard Richard-Lenoir, je prends ce samedi le train de six heures douze pour Paris. Il lui faut presque deux heures pour atteindre la capitale, ayant été détourné par la voie buissonnière qui passe par Conflans-Sainte-Honorine. Nulle explication n’est donnée pour la raison qu’aucun personnel ne semble être à bord hormis le conducteur.
Par un double métro, Trois et Cinq, j’arrive à la Porte de Pantin sous une petite pluie et y découvre la réalité : une douzaine d’exposants sont présents. Dépité, je repars par la Cinq jusqu'à Richard Lenoir où ce n’est guère mieux : une trentaine de présents. Et aucun livre ne me fait signe.
Je n’ai plus qu’à transformer mon samedi en un mercredi ordinaire, rejoignant le Book-Off de l’Opéra Bastille à pied. Pour ce faire, je passe devant le Bataclan dont le rez-de-chaussée est toujours caché par des protections métalliques puis devant le lieu, maintenant muni d’une plaque commémorative, où le policier a été tué par les frères islamo fascistes sortant de Charlie Hebdo.
A midi, je suis au Quartier Latin, deux heures plus tard au Book-Off de l’Opéra Garnier puis à seize heures vingt dans le train de retour. Ma voisine lit Antispéciste d’Aymeric Caron. Ce n’est pas à elle que je peux raconter combien était tendre et délicieux le rumstèque du Saintsév’.
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« Dès que ça rentre, ça ressort. » (la philosophie de Book-Off résumée par l’employée blonde à lunettes du magasin proche de l’Opéra Garnier)
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L’argument en béton de la mendiante du métro : « Dieu est au ciel. » Sous-entendu : il te voit qui ne me donnes rien.
Celui qui donne a droit à un cérémonial de remerciement avec attouchement et signe de croix : « Dieu vous bénisse. » « Dieu vous protège. ». De quoi être plus prudent une autre fois.