A la vente de livres d’occasion rouennaise d’Amnesty International

20 octobre 2015


C’est au tour d’Amnesty International d’organiser sa vente de livres d’occasion à la Halle aux Toiles ce samedi matin. Je retrouve devant la porte encore fermée les habituel(le)s acheteurs et acheteuses, cinq hommes pour une femme, à cheveux blancs ou gris.
-Les jeunes ne lisent plus, affirme l’un. Quand nous serons plus là, y aura plus personne à ces ventes.
Une opinion qui n’est pas la mienne. La section rouennaise d’Amnesty est matinale, commençant sa vente à neuf heures. Les jeunes qui lisent ne se lèvent pas si tôt le ouiquennede.
A l’heure dite, chacun va vers son espoir, vite déçu. La très grande majorité des livres sont les invendus des années précédentes. Il serait temps de mettre tout ça au recyclage, comme on dit à Paris chez Book-Off.
Je trouve un peu à mettre dans mon sac à l’endroit tenu par une femme que je soupçonne d’être une ancienne prof de lettres. Elle organise une sorte de vente dans la vente, où elle regroupe ce qui est de meilleure qualité dans le domaine littéraire. Les autres porteuses et porteurs de chasubles jaunes semblent avoir peu d’intérêt pour ce qui leur permet de recueillir des fonds. Ce sont pour la plupart des retraité(e)s et comme je le constate au moment de payer, l’un et l’une se disputant mes livres, leur engagement dans l’action humanitaire ne les empêche pas d’avoir du mal à se supporter les uns les autres au quotidien.
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La disneylandisation de Rouen se poursuit avec l’ouverture d’un « hôtel littéraire » nommé Gustave Flaubert, rue du Vieux-Palais : tableaux représentant les personnages des romans, textes muraux tirés de l’œuvre, extraits sonores et bibliothèque fournie.
C’est la suite logique et privée du parcours Flaubert organisé en ville l’été dernier, dans lequel se sont compromis des artistes locaux vivant de subventions publiques.