Ali Baba de Charles Lecocq à l’Opéra de Rouen

2 mai 2016


Parmi les spectatrices et spectateurs de l’Opéra de Rouen il en est qui ne peuvent rester sans rien faire en attendant que ça commence. J’en vois régulièrement ouvrir un livre ou même un journal. Ce jeudi soir, innovation, l’une de celles devant moi en fond d’orchestre joue à Candy Cruche et elle a bien du mal à ranger son téléphone quand  la lumière décroît dans la salle.
Avant que ne débute l’opérette Ali Baba de Charles Lecocq (lequel est surtout connu pour La Fille de Madame Angot), une jeune femme en costume munie d’un micro se glisse le long du rideau rouge. C’est une intermittente. Elle évoque la négociation en cours. Beaucoup l’applaudissent mais pas mes voisin(e)s de droite comme de gauche.
Je mets quelque temps à me laisser prendre par cette opérette puis me laisse faire car tout cela est bien mis en scène, bien joué et bien chanté par une distribution en accord avec les personnages du conte évoluant dans un décor modernisé de grand magasin dont les escalators se transforment pendant un fermé de rideau en entrée de caverne.
J’aime particulièrement Judith Fa dans le rôle de Morgiane, la petite servante d’Ali, et Majdouline Zerari dans celui de Zobéide, la femme de Cassim et cousine d’Ali, qui n’hésite pas à y aller à fond dans son rôle d’épouse frustrée. Les principaux interprètes masculins, Tassis Christoyannis (Ali) et François Rougier (Cassim), sont également très bons  Les membres du chœur accentus prouvent encore une fois qu’outre chanter excellemment, ils savent jouer et danser. Dans la fosse, les musiciens assurent dirigés par Jean-Pierre Haeck, chef belge qui j’apprécie fort (c’est justice car l’Ali Baba de Lecocq n’a connu un réel succès à sa création qu’en Belgique).
Pendant l’entracte, revenant du foyer, je retrouve Candy Cruche en pleine action puis le rideau s’ouvre pour le dernier acte qui se termine par le mariage d’Ali et de sa délicieuse servante, comme il convient.
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Impossible ne pas penser à ce qui s’est passé au Bataclan quand surgissent armes lourdes en main les quarante voleurs. La mises en scène date d’avant, ce spectacle étant une reprise de celui donné il y a deux ans à l’Opéra Comique.
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L’Opéra de Rouen a une nouvelle Présidente, Catherine Morin-Desailly, Sénatrice, Conseillère Régionale, Centriste de Droite, très rarement spectatrice dans ce lieu.
Hervé Morin, le nouveau Duc de Normandie, étant davantage tourné vers l’ancienne Basse Normandie que vers l’ancienne Haute, vers la campagne que vers la ville, vers l’agriculture que vers la culture, rien d’étonnant à ce qu’il se soit fait remplacer.