Au Sacre pour le printemps

23 mars 2024


Du banc du jardin, ce vingt et un mars, j’entends la conversation des ouvriers qui échafaudent le haut de la flèche de la Cathédrale. Je ne peux cependant pas savoir ce qu’ils se disent car ils s’expriment en arabe. Quand ils passent devant moi, je dis bonjour à l’agréable voisine qui a remplacé au rez-de-chaussée la tribu qui faisait exception puis au voisin du dessus. « De retour sur le banc », me dit-il. « Avec le soleil », lui réponds-je avec le sens de la repartie qui me caractérise. Je lis là Humour, la biographie de James Joyce écrite et illustrée par Frédéric Pajak.
Vers treize heures trente, encouragé par le beau temps, je me transporte au Sacre avec Journaux intimes de Benjamin Constant. Plusieurs des tables de terrasse sont maintenant du modèle haut. Je choisis une classique, le soleil dans le dos. En face, Le Rêve de l’Escalier, dont la façade est de plus en plus décatie, reste à louer. Au-dessus de la boutique d’informatique tenue par l’un des Freak Brothers (il porte le même pull démodé que l’an dernier), un appartement est en travaux. Cela nous vaut des bruits d’outillage électrique qui heureusement ne durent pas. A l’intérieur du bar, des joueurs de fléchettes côtoient des joueurs de cartes. Dehors, je suis presque le seul client. En résumé, quasiment rien n’a changé depuis l’été dernier. Quand même, le café a pris dix centimes et la serveuse quelques kilos.
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Printemps. Une femme rue du Bec : « Je suis allée à la déchetterie, j’ai jeté toutes mes cassettes audio et vidéo. »
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Les Rameaux à Rouen, c’est vide grenier dans le quartier Augustins Molière. Ou plutôt c’était.
Autrefois florissant quand il était organisé par le Comité de Quartier puis déclinant quand un professionnel de ce genre d’évènement prit la relève, le voilà disparu.