Au Sud (cinquante) : Exposition Peter Lindbergh à la Villa Tamaris

21 octobre 2022


C’est par le site de France Info que j’ai appris qu’a lieu en ce moment une exposition des photographies de Peter Lindbergh à la Villa Tamaris et qu’elle est visible certains jours à partir de treize heures trente.
Je passe donc ce jeudi un long moment à lire Léautaud au premier rang de la terrasse du Grand Café de la Rade puis en fin de matinée je prends un bateau bus pour Tamaris.
Il n’y a là qu’un seul restaurant, La Tamarisienne, dont je n’attends pas grand-chose mais quand même, grâce à lui, je peux goûter des huîtres de la Maison Giol, quatre pour six euros, fraîches et bonnes. Le plat du jour est à quatorze euros, une jambonnette de dinde confite à la graisse de canard et ses pommes grenailles, peu de viande et quelques petites patates tièdes. Sans doute en est-on gêné puisque une serveuse m’apporte soudain une barquette de frites (pas de la maison) qui va avec le plat mais aurait été oubliée, prétend-elle. Je mange ça avec de l’eau, par crainte du prix du vin.. Quand je paie, on ne me demande pas si ça m’a plu.
Pour la seconde fois, je monte la côte qui mène à la Villa Tamaris et y arrive en avance. Je profite d’un banc avec vue sur la rade pour lire jusqu’à l’ouverture. Deux jeunes hommes sont à l’accueil. Ils me confirment que c’est gratuit et me demandent mon numéro de département. Je suis le seul à parcourir les trois niveaux d’Untold Stories. Ce n’est pas étonnant, cette expo n’est affichée nulle part, même pas à l’entrée de la Villa. Elle est le décalque de celle qu’avait imaginée Peter Lindbergh pour Düsseldorf et qu’il n’a pas pu voir, étant mort avant son ouverture, en deux mille dix-neuf.
Les deux premiers niveaux sont pour le noir et blanc, avec, entre autre, des photos de mannequins ou d’actrices mais pas dans leur fonction. Je n’ai pas le temps, ni le courage d’en dire plus. Ou plutôt je suis trop fatigué pour faire de l’analyse d’image, mais j’aime particulièrement les deux nus de Karen Elson, la série de portraits de la jeune Naomi Campbell et celui de la vieille Jeanne Moreau.
En haut, changement d’ambiance, les murs sont noirs pour la série de portraits d’Elmer Carroll, condamné à mort en Floride. Ces images sont tirées du film, montré aussi, fait par Peter Lindbergh, dans lequel cet homme se regarde durant vingt minutes dans un miroir qui est une glace sans tain à travers laquelle il est filmé. J’ose faire une photo de moi me reflétant dans une de ces photos,  protégées qu’elles sont par du verre.
Ma visite ne dure qu’une demi-heure. Je redescends sur le rivage pour attendre le vaporetto de quatorze heures vingt.
C’est la dernière fois que je prends le bateau-bus.et pour l’occasion la Marine a sorti le Charles de Gaulle. Installé à la proue du petit bateau bleu, malgré une mer un peu agitée, je fais quelques photos du mastodonte gris.
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La présence des vaporettos dans la rade de Toulon n’est pas pour rien dans le plaisir que j’ai pris aux jours passés ici. « 1er réseau de bateaux bus de France », est-il écrit sur le mur de la Station Maritime. Je n’en connais pas d’autre. Les étudiants et les employés qui les prennent tous les jours pour un prix dérisoire ne se rendent pas compte du caractère exceptionnel de la chose.
Adieu petits bateaux bleus dont pas un n’est semblable aux autres.
Adieu Lou Souleu, Lou Pichoun, Lou Merou, La Rascasso, L’Esquinade, La Mousco, Le Fort de la Prée, L’Estello et Longo Maï.