Au vide grenier de Tourville-la-Rivière

17 mai 2016


Cinq policiers de la brigade ferroviaire parcourent, l’œil en alerte, le train peu fréquenté de sept heures douze pour Paris ce dimanche. J’en descends à Oissel dix minutes plus tard et marche sur deux kilomètres en traversant la Seine jusqu’à la Mairie de Tourville-la-Rivière, place de la Commune-de-Paris.
Là, et dans les rues principales du village, se tient un vide grenier de belle importance. Je l'explore sous le ciel bleu. Il ne fait frais qu’à l’ombre. Les exposants mal placés s’en plaignent. Pour ma part, c’est surtout l’absence de livres intéressants qui me désole. Je n’en trouve pas un.
Parmi les acheteuses beaucoup sont musulmanes. Presque toutes celles qui ont moins de trente ans sont désormais voilées comme les plus vieilles, souvent à la mode salafiste. Elles vont par deux et achètent des vêtements pour les enfants. Les maris vont aussi par deux et achètent des ustensiles de cuisine pour les femmes.
De retour à la gare de Oissel, je m’installe sur un banc au soleil et y lis Flâneries parisiennes de Franz Hessel, ami de Pierre-Henri Roché, mari d’Helen, père de Stéphane, dans l’édition de poche de chez Rivages, en attendant le Paris Rouen de neuf heures trente-sept.
A l’heure dite j’y grimpe et arrive à Rouen dix minutes plus tard.
                                                               *
Le charme incomparable de la promenade est qu’elle vous délivre d’une vie privée plus ou moins malheureuse. Franz Hessel (Flâneries parisiennes)
                                                               *
La meilleure définition du rock’n’roll, je l’ai entendue donnée par Tristan Garcia, auteur de La Vie intense : une obsession moderne, dans Les Nouveaux Chemins de la Connaissance, l’émission de Géraldine Mosna-Savoye sur France Culture, ce vendredi treize mai: « Le rock, c’est l’électrification de la puberté ».