Au vide grenier de Tourville-la-Rivière

6 juin 2017


Monté dans le train pour Paris à sept heures douze, ce dimanche, j’en descends dix minutes plus tard à Oissel. Je continue à pied, passant la Seine par le pont parallèle à celui du chemin de fer. C’est marée basse. Le fleuve manque d’eau. Son bras secondaire laisse apparaître nombre d’îles temporaires. Après avoir longé le centre commercial qui fait la notoriété de Tourville, je tourne à gauche, passe sous la voie ferrée et touche au but.
Le vide grenier de Tourville-la-Rivière est agréable, installé autour d’une grande place et dans les rues qui en partent. Les vendeuses et vendeurs sont essentiellement locaux. Malheureusement, là encore, ce qui domine dans la marchandise proposée, ce sont les nippes, surtout celles de moutards. Côté livres, c’est catastrophique en qualité comme en quantité. A l’issue de mon deuxième tour, j’en trouve cependant un à mon goût : Mon journal depuis la Libération de Jean Galtier-Boissière, le fondateur du Crapouillot, dans l’édition Phébus/Libretto. Sa vendeuse en veut deux euros, mais je l’obtiens pour un.
Il est dix heures. Mon train de retour n’est qu’à midi moins quatre. Après avoir rejoint Oissel, je m’assois sur un banc au bord de la Seine. Le quai est sommairement aménagé. Il sert à quelques coureuses et coureurs ainsi qu’à des cyclistes, cela dans une ambiance assez triste. J’y commence la lecture du livre acheté. Il est un peu décevant.
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Voici le square Verdrel désormais entouré de grilles (assez facilement franchissables). Les travaux avancent : presque plus d’arbres (ce qui augmente le risque que l’un casse en cas de tempête), plus guère de pelouse (elle sera victime de son succès), de larges allées bétonnées (elles aggraveront le ruissellement des eaux de pluie).
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L’Ingouvernable qui écrit sur les murs rouennais comprend-il ce qu’il écrit quand il écrit rue de la Croix-de-Fer: « J-10 avant l’émeute ».
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Encore un café rouennais où l’on ne me verra plus : L’Interlude, au bout de la partie piétonnière de la rue Eau-de-Robec. M’installant en terrasse à treize heures trente dans l’espoir de boire un café, je m’en suis fait virer par son actuelle gérante au prétexte que c’est l’heure de la brasserie. Je fréquentais souvent l’endroit au temps de sa sympathique ancienne gérante. La nouvelle m’a déplu dès son arrivée, une fanatique de la Coupe du Monde de Foute, c’est dire.