Au vide grenier rouennais de la Calende

13 septembre 2021


Ce n’est que parce qu’il se tient au plus près, de l’autre côté de la Cathédrale, que je contourne celle-ci ce dimanche vers sept heures et demie, pour rejoindre le vide grenier rouennais de la Calende.
On s’y engueule entre déballeurs, presque tous des miséreux. Il y a ceux qui veulent accéder à leur emplacement réservé mais déjà occupé et ceux qui prétendent que premier arrivé premier installé. Les organisateurs mal organisés s’efforcent de calmer les esprits.  Pour ajouter à la confusion, des dizaines de pigeons s’abattent sur la place, une femme ayant balancé des graines pour les nourrir. Je ne traîne pas dans le coin.
A onze heures, je fais l’ouverture du Son du Cor qui depuis quelques mois se réveille plus tôt ce jour. Bientôt la plupart des tables supplémentaires installées sur le terrain de pétanque sont occupées par des couples à moutards de moins de trois ans. Où sont donc les plus de trois ans ? Sont-ils si incontrôlables que leurs géniteurs ne prennent pas le risque d’aller boire en terrasse avec eux ?
Je lis là les lettres de Tchekhov jusqu’à ce que vers treize heures déboulent les broncheurs du dimanche, retour du marché avec leurs légumes crus et leurs pâtés.
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Est-ce qu’au moins Anne Hidalgo a rejoint l’ancienne capitale de Haute-Normandie avec le train, me demandé-je en craignant que non, quand je la regarde à la télé se déclarer candidate à la Présidence de la République sur le quai rive droite.
Derrière elle, sur le quai rive gauche, ce qui est censé représenter le port de Rouen. Un hangar qui sert désormais de salle de concert et deux grues jaunes désaffectées. Une sorte de village Potemkine en quelque sorte.