Au vide grenier rouennais de la Croix de Pierre

12 septembre 2017


Le jour n’est pas encore levé quand je me pointe dans le quartier populaire de la Croix de Pierre ce dimanche matin et il n’est pas le seul. Où sont les vendeurs ? Très peu d’exposants sont en place. Je marche beaucoup pour pas grand-chose tandis qu’arrivent tranquillement (des fainéants, dirait Macron) ceux qui prennent le risque de déballer malgré le risque de pluie. Certains passent directement de la nuit d’ivresse à la journée de commerce. Il y a toujours des livres à vendre dans ce vide grenier mais cette année j’ai moins de chance que l’an dernier. Un homme passe de stand en stand en demandant s’il y a une rallonge électrique à vendre. Il obtient vite satisfaction. Je croise l’une de mes connaissances qui arrive du vide grenier d’Isneauville, commune bourgeoise où celles et ceux qui vendent s’installent avant l’aube. J’aurais dû faire comme lui, bien qu’il n’y ait qu’un bus par heure le dimanche pour aller dans cette campagne et que celui-ci ne peut aller plus loin que la jardinerie. Quand les anarchistes de la librairie L’Insoumise ont terminé de disposer les livres qu’ils bradent à trois pour un euro, on peut dire que tout le monde est installé. Il fait gris et l’ambiance est morne, cela ne m’incite pas à rester davantage.
En début d’après-midi je songe à tenter Isneauville mais le ciel gris me retient. Je repasse donc à la Croix de Pierre où de nouveaux livres ont fait surface. Quelques-uns sont pour moi.
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A Isneauville, au premier tour de la Présidentielle, Macron et Fillon sont arrivés en tête, presque ex-aequo à quasiment trente pour cent des voix, et au premier tour de la Législative, la candidate En marche ! a fait presque cinquante pour cent suivie de la droitiste à vingt pour cent.
Dans le quartier rouennais de la Croix de Pierre, je ne sais ce qu’il en fut. Il est probable que les abstentionnistes ont été très nombreux et que Mélenchon a fait un bon score.
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Il faut en France beaucoup de fermeté et une grande étendue d’esprit pour se passer des charges et des emplois, et consentir ainsi à demeurer chez soi, à ne rien faire. (La Bruyère)