Au vide grenier rouennais de la Croix de Pierre

22 septembre 2015


Après quatre heures de marche en bord de Seine, ce dimanche matin, j’enchaîne avec le vide grenier de la Croix de Pierre, pestant contre ses actuels organisateurs qui le mettent chaque année à la même date que le Quai des Livres alors qu’autrefois il avait lieu le samedi. Autant dire qu’à cette heure, c’est probablement foutu pour moi, d’autant qu’il s’y trouve trop de monde, gens du quartier qui se promènent, moutards, poussettes, chiens, chariots et même certains venus là avec leur vélo, comment apercevoir un livre dans ces conditions.
J’en fais néanmoins le tour, saluant qui je connais à la Conjuration des Fourneaux et à L’Insoumise où l’on utilise les immondes poubelles mises devant la librairie par la Mairie socialiste comme support pour une banderole célébrant l’Anarchisme et la Révolution. En chemin, j’achète une part de creumebeule aux poires au stand du restaurant gastronomique Le Saint-Hilaire puis au bout d’une heure de marche infructueuse je rentre déjeuner sans pouvoir davantage profiter de la bonne ambiance qui règne dans ce quartier car je veux passer l'après-midi au Quai, raison pour laquelle j’ai hier averti l’Opéra de Rouen qu’on pouvait y disposer de ma place pour la Grande Messe vénitienne pour la naissance de Louis XIV, office reconstitué avec des pièces de Rovetta, Cavalli et Monteverdi, donnée à seize heures dans l’église Saint-Vivien pour les Journées du Patrimoine.
Au long de la Seine, je remonte le quai en direction du pont Flaubert, remplissant une dernière fois mon sac de livres à bas prix, parmi lesquels les Carnets de la drôle de guerre de Jean-Paul Sartre (Gallimard), puis rentre, épuisé, les pieds cuits.
Rue Saint-Romain, la file d’attente pour entrer gratuitement à l’Historial Jeanne d’Arc atteint quasiment le carrefour avec la rue de la Croix de Fer. A un cinquième de cette file, un panneau annonce une demi-heure d’attente.
Attendre des heures pour visiter un monument ouvert uniquement lors des Journées de Patrimoine, je comprends, mais attendre deux heures et demie pour voir sans payer une attraction ouverte tous les jours sauf le lundi au prix de neuf euros cinquante, c’est donner peu de prix à son temps de liberté (trois euros quatre-vingts de l’heure).
                                                          *
C’en est fini du Morrison, bar du soir sis rue des Fossés-Louis-le-Huitième, où j’ai passé de bons moments bien accompagné, assis dans les mêmes fauteuils que chez moi. Après travaux, s’y installera un infantilisant bar à jeux.
                                                         *
Guillaume Erner, nouvel animateur des Matins de France Culture, son insupportable voix, son ton France Inter (d’où il vient) espèce d’enthousiasme exagéré qui sonne faux, ses billets d’humeur sentencieux, ses questions floues montrant qu’il ne domine pas le sujet qu’il aborde avec son invité(e).
Il va bien falloir que je m’habitue.