Au vide grenier rouennais du quartier Augustins Molière

16 avril 2019


Ma première nuit de retour à Rouen est troublée par les cris d’une chatte en mal de sexe dans le jardin. Vers deux heures du matin, j’entends sa propriétaire lui courir après sans succès. Manifestement, on ne lui a pas livré le mode d’emploi avec l’animal. N’en pouvant plus, je déménage dans la petite chambre d’où je n’entends plus rien.
Ce dimanche est le deuxième jour du vide grenier organisé dans le quartier Augustins Molière. Sachant qu’on s’y installe tardivement, je ne sors qu’à huit heures et suis saisi par le froid qui règne ici.
Ce retour brutal à l’hiver m’est une première déception. La seconde n’en est pas vraiment une, car je n’attendais rien de ce déballage qui depuis quelques années n’est plus ce qu’il était, et effectivement je n’y trouve rien, et pas davantage quand j’y repasse vers midi. L’un de ma connaissance, qui m’interpelle de la table où il prend un café, résume ainsi la chose : « C’est misérable ».
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Un bruit que j’aurais évité en passant deux semaines à Arcachon, celui de la deuxième partie des travaux de ravalement de l’immeuble d’en face, en particulier la fâcheuse musique émise par la radio Chérie qu’écoutaient les ouvriers. Tout est terminé. La façade, qui appartient à celui qui la regarde, est désormais vert clair et blanc cassé. C’est lumineux et plutôt réussi, même si le rafistolage des pans de bois est trop visible.
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« Chut ! Bébé dort » est-il écrit sur un écriteau à fond rouge désormais accroché aux barreaux d’une fenêtre du rez-de-chaussée à l’autre bout de la ruelle, où pérorent les guides touristiques le jour et stagnent les fêtards la nuit, Inefficacité garantie.
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Un arbuste en pot de plus dans le jardin, placé sur la pelouse par je ne sais quel(le) voisin(e),. Une mocheté dont j’ignore le nom. J’en ai déjà vu sur les tombes dans les cimetières.