Au vide grenier rouennais du quartier Saint-Eloi

8 mai 2018


Après être passé par la rue Saint-Romain, la place de la Cathédrale et la rue du Gros, toutes constellées des déchets de celles et ceux qui passent le samedi soir à manger et à boire dans les rues (les municipaux nettoieront ça avant l’arrivée des touristes), j’arrive encore une fois bien trop tôt ce dimanche au vide grenier rouennais du quartier Saint-Eloi.
J’y trouve à la terrasse d’un bar quelqu’un que je connais un peu, grande taille, chapeau et petite barbe pointue. Autrefois il est venu chez moi acheter des livres. Je ne le vois jamais dans ce genre de déballage. Nous échangeons quelques mots et je me rends compte qu’il n’entre pas dans la catégorie des matinaux mais dans celle des pas encore couchés après quelques excès nocturnes.
Peu d’exposants sont prêts et la fourrière n’en a pas encore terminé. Je vais de rue en rue et trouve quelques livres, ce qui m’amène à rester plus longtemps que je l’aurais cru.
-Encore là, c’est de l’obstination, me dit l’homme grand quand je le recroise.
-Pire que ça, de l’acharnement, lui réponds-je, et ça paie.
Je lui ouvre mon sac mais il n’a pas envie d’en voir plus. Il ne saura donc pas que je repars avec des ouvrages dont l’aspect pratique est la première qualité : Comment réussir à échouer de Paul Watzlawick publié au Seuil (auteur dont je possède déjà Faites vous-même votre malheur) et Comment parler des livres que l’on n’a pas lus ? de Pierre Bayard  publié par les Editions de Minuit (un livre qu’il conviendrait de ne pas lire).
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L’occupation du bâtiment désaffecté du service fluvial par le collectif Surgissement n’aura pas duré longtemps. Un recours au Tribunal et hop évacuation par les Céhéresses ce vendredi quatre mai.
Les autorités, qui nous veulent toujours du bien, ont eu peur que le public n’y soit pas accueilli en toute sécurité.
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On ne va pas se mentir, ça me saoule d’entendre de plus en plus de quidams employer cette expression, ou sa variante : On ne va pas se raconter d’histoires.