Chez le médecin pour faire le point sur ma décrépitude

20 août 2022


Longtemps que je n’ai pas évoqué mes maladies, pas parlé de mon « état de santé ». Ce jeudi, mon médecin traitant est à peine rentré de vacances que je suis un peu avant neuf heures dans sa salle d’attente. Pour la première fois, j’ai noté dans mon carnet les points à évoquer. Ce n’est pas tant que ma mémoire décline, c’est qu’ils sont de plus en plus nombreux.
Quand le docteur me reçoit je commence par l’essentiel, dont je n’ai jamais encore vraiment discuté avec lui : mon problème de tuyauterie. Comme beaucoup de vieux, j’ai trop souvent envie d’uriner, ce qui complique la vie quotidienne. Un problème qui remonte à loin mais qui s’est aggravé. Il y a un mois, jugeant que ce n’était plus tenable, j’ai pris rendez-vous via Doctolib avec un urologue. Mon généraliste m’interroge sur le sujet puis fait de mes réponses un courrier pour ce spécialiste.
Nous faisons ensuite le point sur mon parcours chez le cardiologue où il m’avait envoyé l’an dernier après avoir constaté que mon cœur battait beaucoup trop vite. Cette fois, il le trouve battant sans excès. A la même époque, j’étais extrêmement essoufflé quand je montais un escalier, je ne le suis plus autant. « Je me demande si je n’ai pas été victime d’un Covid caché », lui dis-je. « C’est une bonne hypothèse », me répond-il.
Après avoir écouté mes poumons, il me dit qu’il y a une petite gêne en bas de ceux-ci. Il me demande si j’ai fumé autrefois. A ma réponse négative, il me dit que c’est sûrement dû à l’âge.
Mon médecin me fait ensuite une ordonnance pour la podologue afin qu’elle renouvelle mes semelles orthopédiques en novembre prochain. Depuis presque un an que j’en porte, je n’ai quasiment plus de douleurs aux pieds, il y a parfois des techniques qui me sont profitables.
Pour finir, je lui dis que je n’ai plus de nouvelles de mon hernie interne et il m’apprend que je dois cette année avoir un rappel de la vaccination contre le tétanos. Il faudra aussi faire la prise de sang du contrôle général annuel vers novembre.
Je le quitte muni d’une liasse de courriers et d’ordonnances.
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L’une des ordonnances me mène ce vendredi un peu avant sept heures au laboratoire d’analyses médicales de la place Saint-Marc. En attendant son ouverture, j’observe comment les premiers vendeurs de drouille du marché sont assaillis au cul de leurs camionnettes par ceux qui espèrent mettre la main sur un objet dont ils tireront bénéfice. Ces besogneux me font penser aux goélands qui assaillent les chalutiers, en moins élégants, et en moins bruyants.
A l’ouverture, je suis le premier à être appelé par l’infirmière. Elle me demande pourquoi cette recherche du taux de Péhessa total. C’est pour un rendez-vous chez l’urologue. « Vous avez un problème ? », me demande-t-elle. « Evidemment, on ne va pas chez un urologue pour le plaisir », lui réponds-je. Si cette jeune femme manque de tact, elle se débrouille fort bien pour trouver ma veine et me piquer sans douleur.
A seize heures trente, je vais chercher mon résultat. Si un taux de Péhessa élevé peut indiquer un cancer de la prostate, le mien peut être considéré comme normal compte-tenu de mon âge, selon Le Figaro.