Chez ma coiffeuse avant de risquer ne pas pouvoir

12 janvier 2021


Mauvais chiffres sur le front du Covid, la perspective d’un troisième confinement, lequel pourrait survenir dès la semaine prochaine, m’amène chez ma coiffeuse ce mardi à neuf heures et demie.
Bavarde comme elle est, lui répondre est pour moi l’occasion de constater que je n’ai pas encore perdu l’usage de la parole. Depuis le premier novembre deux mille vingt, je n’ai le plus souvent que l’occasion de dire « bonjour au revoir » à la boulangère et au caissier d’U Express.
Nous parlons de la pluie qui tombe dru et du vaccin qui n’avance pas vite, du givre sur sa voiture à la campagne et de la buée sur les lunettes à cause du masque. Sur ce dernier point, je lui confirme que le pince-nez antibuée nommé Misty, dont un autre de ses clients lui a déjà parlé, est d’une efficacité totale et je l’engage à le commander.
Mes vingt et un euros réglés, elle m’offre en étrennes un stylo et un double décimètre en plastique souple au nom de son salon puis je suis invité à remplir un deuxième ticket de tombola permettant de gagner une cafetière expresso. Le tirage au sort sera effectué par son dernier client du trente janvier. A moins que le salon ne soit l’objet d’une fermeture administrative pour raison sanitaire.
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Si je ne parle à personne, je croise du monde dans les rues de Rouen. Chez qui passe, hormis qui fume, chacun(e) porte un masque. En revanche, c’est rarement le cas de qui travaille : livreurs, artisans qui déchargent un camion, déménageurs, etc. Dès que j’en aperçois, je me tiens à distance. Toujours se méfier des travailleurs.