Comme un air de rentrée

25 août 2015


Beaucoup de voitures ce mardi matin sur les quais hauts de Rouen que je traverse à pied pour me rendre au marché des Emmurées. Août n’est pas terminé que la rentrée semble à l’ordre du jour. En contrebas du pont Corneille, le sable de l’ex-plage est partagé en trois gros tas. Vont-ils rester là pour empêcher les forains de la Saint-Romain de s’installer ? Un peu plus loin, sur ce même quai, la Mairie de Rouen a creusé des tranchées et placé des obstacles, officiellement pour en poursuivre l’aménagement. L’affrontement risque d’être rude avec les forains, d’une autre nature que celui des autorités avec les anciens résidants de la Ferme des Bouillons.
Ceux-ci ont quitté sous une pluie intense le champ municipal qu’ils occupaient près de la ferme, menacés qu’ils étaient d’une astreinte journalière de mille euros et de la matraque policière. Ils se sont repliés au jardin de Repainville en attendant des jours meilleurs.
                                                   *
A la terrasse de l’Interlude, sous l’auvent pour cause d’averses :
-J’ai perdu ma mère.
-C’était prévu ?
-Non, elle s’est endormie en jouant aux cartes avec la voisine. Belle mort, à quatre-vingts ans, impeccable.
Il ajoute, au bout d’un moment, que ça remue des choses.