Comment je m’y prends

11 février 2022


« Je lis toujours avec intérêt votre journal notamment pour découvrir des auteurs tombés dans l’oubli, certains me semblant d'ailleurs n'être que peu apparus chez les libraires. Comment faites-vous vos sélections ??? », m’écrit un fidèle lecteur. Je ne le sais pas vraiment.
Quand je suis chez Book-Off où les livres sont rangés par ordre alphabétique, il y en a qui me font signe. Parfois c’est à cause de leur éditeur (petit souvent), parfois du nom de l’auteur (croisé ici ou là) ou simplement de leur titre intrigant. J’ouvre une page au hasard et je sais tout de suite si c’est bon pour moi. C’est l’intuition qui joue, liée à l’expérience, mais quand même pour un livre retenu, il y en a au moins cinq reposés.
Il est certain que beaucoup des livres que j’achète n’ont pas dû connaître les tables des librairies. Peut-être même ne sont-ils jamais entrés dans ces boutiques, n’ayant été vendus que par leur éditeur ou par le réseau de l’auteur.
Chez Book-Off, le rachat des livres n’est basé que sur un seul critère, leur très bon état. Les livres à petit tirage sont à égalité avec les meilleures ventes. En conséquence, il y a là un choix plus éclectique que chez Gibert.
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« Pour correspondre au mieux à vos attentes, n'hésitez pas à m'indiquer vos souhaits ou préférences en matière de lecture, d'éditeurs ou de collections, auteurs et autrices attendus... », demande la responsable de la future librairie rouennaise La Tonne.
Sont proposés Allia, Playlist Society, Eterotopia, Agone, Gallmeister, Cheyne, La Fabrique, Inculte, Densité, Le Nouvel Attila, Drakkar, La Peuplade, Notabilia, Zulma, Editions de la Boucherie littéraire, Éditions du sous-sol et Monsieur Toussaint-Louverture.
De bonnes suggestions donc, mais qui achètera les livres de ces éditeurs parmi la clientèle, un tout petit pourcentage. Le temps n’est plus où une librairie indépendante pouvait vivre en ne présentant sur ses tables que des livres exigeants, comme le faisait à Rouen l’ancienne Armitière, celle de la rue de l’Ecole, dans les années soixante-dix. Désormais, pour que vive une librairie, il lui faut vendre les succès du mois, dont pas mal de daube, comme le fait l’actuelle Armitière, celle de la rue de la Jeanne, et comme le fait Gibert à Paris malgré sa clientèle universitaire.
La libraire de La Tonne ne devrait pas suivre les conseils qu’on lui donne.
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Parmi mes trouvailles de mercredi dernier Paul Valet de Jacques Lacarrière publié par les défuntes éditions Jean-Michel Place, une monographie du poète, suivie de textes dudit. Je ne connais pas Paul Valet mais le réseau social Effe Bé, qui a de la mémoire, me rappelle que neuf ans et un jour plus tôt, j’avais partagé une photo de lui vieux, accompagné de ce texte : Exorciser les charognes les moufettes les remugles les égouts les fumiers les doctrines puantes toutes doctrines gluantes cloaque ammoniaque et j'ajoute toutes doctrines matraques.