Concert Grieg Greenwood Mozart Barber Takemitsu à l’Opéra de Rouen

29 janvier 2016


Un piano occupe un coin de qu’il est convenu d’appeler le foyer à l’Opéra de Rouen, en fait le bar. Derrière le comptoir des jeunes gens s’activent, désormais porteurs d’un tablier de cafetier d’antan de couleur rouge. Cela sied aussi bien aux garçons qu’aux filles, avec juste ce qu’il faut de ridicule. Le piano est cerné d’un cordon rouge, pas question de s’y asseoir et d’en faire l’instrument d’un concert participatif, nous ne sommes pas dans une gare ferroviaire.
Le concert de ce jeudi soir est consacré à des musiques écrites pour le cinéma ou utilisées par lui. Leo Hussain, au micro, se félicite de son initiative et annonce que l’ordre indiqué sur le livret programme sera bouleversé. Toutes les places sont occupées, j’ai la mienne au balcon, surplombant l’Orchestre uniquement composé de cordes.
J’ignore jusqu’au nom de certains des films concernés, et parmi ceux qui me disent quelque chose j’en ai peu vu et il y a longtemps, mais je constate à l’audition de la Suite « Holberg » d’Edward Grieg qu’il y a là un gisement pour illustrer de futurs films ennuyeux. Mon intérêt ne s’éveille pas davantage avec la Suite tirée du film « There will be blood » de Jonny Grenwoood (le guitariste de Radiohead), hormis dans le passage où les instruments sont bousculés par une utilisation peu académique.
Après l’entracte, le Divertimento pour cordes de Wolfgang Amadeus Mozart, pour lequel Leo Hussain est au clavecin, ne contribue pas à me ranimer, encore de la musique à deux de tension, sauf le mouvement final joué presto. L’Adagio pour cordes de Samuel Barber ne m’inspire qu’un mauvais jeu de mot. Pour finir, c’est la Suite tirées des films Jose Torres, Black Rain, Face of Another, compositions signées Toru Takemitsu, qui n’ennuient tout autant et dont l’ultime morceau est réutilisable dans n’importe quel film comportant une scène de thé dansant.
A en juger par le volume et la durée des applaudissements, je suis porté à croire que je suis le seul à avoir trouvé le temps long.
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Italie : curieuse idée de construire des caissons pour cacher les statues de femmes nues qui auraient effarouché le barbu d’Iran, il aurait été plus simple de les vêtir d’un tchador.
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« Il n’y a plus tellement d’endroits où on peut aller » (commerçants rouennais s’interrogeant sur un futur lieu de vacances d’hiver au chaud soleil des pays du sud).