Concert Mozart Escaich Mendelssohn à l’Opéra de Rouen

1er décembre 2014


Retour à l’Opéra de Rouen ce vendredi soir, un lieu que je ne peux fréquenter sans penser à celle qui y était souvent avec moi, d’autant plus quand y revient celui qu’elle appelait le leprechaun, Antony Hermus, chef d’orchestre.
Celui-ci semble ignorer l’entrée des artistes. Sortant de l’ascenseur, casquette et sac à dos, il se dirige franco sur la salle mais comme il ouvre la porte d’une loge ne peut aller loin. Il ressort, trouve la bonne porte, se fait arrêter par une ouvreuse qui lui demande si elle peut le renseigner.
-Renseigner ? répète-t-il avec un regard d’incompréhension totale.
Elle passe à l’anglais.
-I am the conductor, lui apprend-il.
-Oh, pardon.
Une demi-heure plus tard, il réapparaît sur scène dans sa tenue de fonction, survolté, content d’en découdre avec Wolfgang Amadeus Mozart dont il mène à la baguette l’Ouverture de la Clémence de Titus.
Vient le moment de la création mondiale du Concerto pour violoncelle écrit pour la virtuose Emmanuelle Bertrand par le renommé Thierry Escaich suite à leur rencontre ici-même lors d’un précédent concert. Ce concerto obtient un beau succès. Thierry Escaich monte sur scène recevoir sa part d’applaudissements puis en bis est redonnée la fin.
Après l’entracte, Antony Hermus revient sans partition pour diriger la Symphonie numéro trois en la mineur, dite Ecossaise de Felix Mendelssohn, une œuvre qu’il possède à fond et qui semble le posséder, que je découvre et qui me plaît fort. Le triomphe est au bout des quatre mouvements. Le Maestro fait de nombreux allers et retours entre la coulisse et la scène, le ventre en avant, plus leprechaun que jamais.
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Pour rentrer je dois contourner le marché de Noël encore illuminé sur lequel veillent les vigiles. Nous sommes en novembre mais c’est déjà décembre bien qu’il fasse doux comme en septembre. « Si ça continue, on n’aura pas d’hiver », entends-je au moins une fois par jour.
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Parmi les décorations de Noël rouennaises, le pseudo sapin posé devant la gothique église Saint-Maclou. Constitué d’une haute pyramide métallique maintenue au sol par des blocs de béton et entourée par des barrières de chantier, il est du plus bel effet.