Concert Tanada Mozart Mendelssohn Schubert à l’Opéra de Rouen

12 novembre 2016


En corbeille, décentré, ce jeudi soir à l’Opéra de Rouen, j’ai devant moi trois vieilles bavardes et derrière moi un couple avec deux moutards. Autant dire que je suis cerné. Si j’en avais le pouvoir, je ferais appel aux vigiles pour les évacuer de la salle.
Le photo du livret programme montre la clarinettiste de l’Orchestre, Yoshimura Naoko, son instrument derrière le dos, car le concert est en l’honneur du lauréat du Concours Jacques Lancelot, lequel couronne tous les deux ans, en alternance à Rouen et au Japon, un(e) jeune clarinettiste. Le nouveau lauréat est Coréen, il a vingt ans, est élève de Sabine Meyer à la Musikhochschule de Lübeck et s’appelle Han Kim. L’Orchestre de l’Opéra de Rouen est dirigé par Roberto Forès Veses, Directeur Musical et Artistique de l’Orchestre d’Auvergne, déjà vu plusieurs fois ici.
Le jeune Han Kim montre qu’il est aussi à l’aise que professionnel quand il attaque sa partie dans Sommerwind V écrit par Tanada Fuminori pour le Concours d’il y a deux ans. La relative modernité de cette œuvre fait pousser des soupirs aux vieilles de devant.
Après les applaudissements mérités, Han Kim revient sans partition pour le Concerto pour clarinette en la majeur de Wolfgang Amadeus Mozart.
-C’est mieux, commente l’une des vieilles, qui s’y connaît en musique.
La marmaille chuchote et gigote. Des glaireux expectorent.  Il est quand même possible d’apprécier le jeu du jeune virtuose. Un triomphe lui est fait à l’issue. Voilà une carrière qui semble assurée. En bonus, il offre un solo.
-Si je fais un malaise ici, constate un spectateur à l’entracte, j’aurai le choix du médecin qui se portera à mon secours.
Il y a aussi des Centristes de Droite. Ils font cercle autour de la Sénatrice, Présidente de la Maison. L’un d’eux, candidat malheureux à la Mairie de Rouen, y va de sa bouteille de champagne. Peut-être fêtent-ils la victoire de Trump (Je plaisante, comme on dit).
A la reprise, ma voisine de gauche fait taire d’un chut impérieux les vieilles de devant et les moutards de derrière s’endorment. Je peux donc apprécier tranquillement l’ouverture de La Belle Mélusine de Felix Bartholdy Mendelssohn puis la Symphonie numéro six en do majeur de Franz Schubert.
Plus question en rentrant de traverser le parvis de la Cathédrale en diagonale. Depuis le sept novembre s’y déploie le Village de Noël, ce vulgaire marché annuel.
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Je constate les dégâts : des arbres jouxtant l’église Saint-Maclou « joyau du gothique flamboyant » ont été coupés bien que ne figurant pas sur la liste de ceux à abattre.
Aucune manifestation d'individus contestant la « gestion du patrimoine arboré » ne fut donc à déplorer. De quoi réjouir les soutiens indéfectibles de Robert, Maire, Socialiste. Au premier rang desquels celui qui autrefois prétendait faire de l’information autrement, aujourd’hui employé chez Ouest France et qui pour évoquer les remous suscités par les abattages, parle d’hystérie.