Confiné (deux) quarante et un

10 décembre 2020


Ce mercredi, à neuf heures, j’ai contrôle et détartrage chez mon dentiste où dans la salle d’attente, désormais, une chaise sur deux est condamnée. J’y suis seul.
Quand l’assistante m’appelle, je dois me laver une nouvelle fois les mains avec le gel hydroalcoolique puis enfiler les surchaussures.
-Alors, vous avez échappé au Covid ? me demande le praticien.
-Oui, à moins que je l’aie eu sans le savoir, il y a des vieux qui sont asymptomatiques.
Vieux, il l’est déjà, certes pas autant que moi, et il semble encore plus inquiet que la dernière fois. Il a fait installer un tuyau supplémentaire, dont s’occupe l’assistante, qui sert à aspirer l’air potentiellement chargé de virus qui sort de ma bouche. Lui s’occupe du tuyau qui aspire la salive. De l’autre main, il détartre.
-Il y a du tartre, me dit-il, mais qui ne tient pas, facile à enlever.
-Oui, cela me fait moins mal que les autres fois.
-Vous avez changé de régime alimentaire ? me demande-t-il
-J’ai mangé au restaurant tous les midis pendant quatre mois, lui réponds-je.
Un prochain rendez-vous est pris pour août deux mille vingt et un. Soyons optimiste.
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Le restaurant : bon pour les dents, mauvais pour le foie (si j’en juge par mon cas personnel).
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Cette fois, ce film vu à la télé il y a plus d’un demi-siècle, dont la seule image me restant est celle de personnages marchant dans les rues d’une ville et ne sachant comment en sortir, en fait cogiter plus d’un(e) mais sans m’apporter de réponse.
L'Ange exterminateur de Luis Buñuel, que me propose l’ami de Stockholm, a une intrigue assez similaire mais le lieu d’enfermement est une maison et ceux qui y sont retenus ne sont pas morts.
Reste à savoir si ma mémoire est fidèle.