Confiné (deux) quarante

9 décembre 2020


Me poursuit le souvenir d’un film que je pense avoir vu pendant cette sorte de confinement que fut la période Mai Juin Soixante-Huit, lycée fermé, cafés fermés, boutiques fermées, bibliothèque municipale fermée, tout le monde en grève, ma seule sortie étant le tennis cleube où je tentais de me faire remarquer par les jeunes filles de bonne famille, le reste du temps : bloqué à la maison.
Le soir, c’était la télé, qui venait seulement d’arriver au domicile, regardée en famille et en noir et blanc, programme unique remplaçant celui empêché par la grève. Il se résumait à un film quotidien, parfois très bon. Je me souviens d’Il bidone de Federico Fellini et de Codine d’Henri Colpi, adapté du roman de Panaït Istrati, ainsi que de ce film qui m’obsède et dont je ne sais plus ni le titre ni le réalisateur.
J’ai posé la question sur les réseaux sociaux. On ne m’a pas répondu. Soit personne n’avait la réponse, soit personne ne s’est soucié de ma demande.
Dans ce film, différents humains arrivent dans une ville et ne peuvent repartir. Ils finissent par comprendre qu’ils sont morts. Que cette ville est le lieu où sont envoyés les défunts.
J’avais dix-sept ans quand j’ai été suffisamment marqué par cette histoire pour qu’elle me revienne régulièrement en mémoire, particulièrement en ce deuxième confinement, dont elle pourrait être une sorte d’allégorie.