Confiné (deux) vingt-trois

22 novembre 2020


Ce samedi, avant de le ranger dans ma bibliothèque, je relis le numéro trente-cinq de janvier mil neuf cent quatre-vingt-quatre, trouvé avant-guerre au marché du Clos Saint Marc, de Digraphe « revue publiée avec le concours du Centre National des Lettres ». Le dossier de ce numéro : De la pornographie est introduit par Serge Fauchereau sous le titre De la pornographie ou d’autres classiques. Il regroupe des poésies non étudiées en classe d’auteurs du dix-septième siècle, dont celles-ci :
Si nous avions rangé tous nos coups bout à bout,
Quand nous aurions vécu quinze lustres de vie,
Nous n’aurions pas foutu six semaines en tout !
François de Malherbe, Sonnet
Vous le dîtes, belle farouche,
Que l’amour ne vous peut brûler :
Si votre cul pouvait parler,
Il démentirait votre bouche !
Le Sieur de Sigogne, De Macette
Les dieux mêmes qui nous ont fait
Les engins de la fouterie,
Seraient dignes de moquerie
De nous en défendre l’effet.
Pierre Motin, Stance
Amour est une affection
Qui par les yeux dans le cœur entre,
Et par forme de fluxion,
S’écoule par le bas du ventre.
Mathurin Régnier, Quatrain
Mes couilles, quand mon vit se dresse,
Gros comme un membre de mulet,
Plaisent aux doigts de ma maîtresse
Plus que deux grains de chapelet.
Théophile de Viau, Epigramme
Qu’importe que tu sois papiste, calviniste ou luthérien,
Mahométan, anabaptiste,
Ou de la secte de ton chien.
Bois, fous et n’offense personne ;
Ta religion est fort bonne.
Le baron de Blot Chanson