Confiné (trois) deux : Harcèlement

22 mars 2021


Point d’attestation de sortie dérogatoire ce dimanche matin pour aller au marché du Clos Saint-Marc où je vise une part de couscous. La population y semble à peine plus accablée que les dimanches précédents, bien que la dernière décision de Macron en ait surpris plus d’un(e).
Entre pari risqué fin janvier (un simple couvre-feu alors que l’on s’attendait à un sévère confinement) et décision de dernière minute en ce mois de mars (un confinement dont on ne dit pas le nom alors que l’on ne s’attendait à rien de nouveau pour Rouen), la façon d’agir de Macron pourrait être taxée de harcèlement moral (tu t’attends à un coup dur, tu n’auras à souffrir de rien ; tu ne t’attends à rien, je te cogne fort et à la dernière minute).
C’est tout à fait la façon de faire que l’on a connue, qu’on connait encore, dans certaines entreprises ou institutions (il en est question en ce moment à l’Opéra de Rouen). Pas étonnant que ça aille mal dans la tête de ce que Macron appelle les gens.
Ce harcèlement moral présidentiel est involontaire, bien sûr, dû à une succession erratique d’excès d’optimisme et de crises de panique. Il peut même viser une profession particulière. Ce fut le cas des artistes à qui l’on avait dit vous pourrez rejouer à telle date et quand on y est arrivé ce fut non. Ce vendredi matin, une fleuriste rouennaise appelait sa clientèle au secours. Ayant fait sa commande pour le ouiquennede, elle bradait tout à moins cinquante pour cent puis ensuite apprenait que finalement les fleuristes resteraient ouverts.
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L’esthéticienne a dû fermer mais pas la coiffeuse, le cordonnier peut ouvrir mais pas le chaussurier.
Ce dernier vend pourtant un produit de première nécessité, et même indispensable. N’ayant qu’une paire de chaussures, je vais une nouvelle fois vivre dangereusement.