Confiné (trois) quinze : Nuages

4 avril 2021


Point de concert de carillon ce samedi pour cause de cloches absentes, elles seraient parties à Rome. Aurait-il eu lieu que je n’aurais pu le suivre depuis le banc du jardin. Le temps a changé, fini l’été d’avant l’heure.
Je fais une courte sortie l’après-midi quand point le soleil entre deux nuages pour commencer le second volume du Journal de Victor Klemperer, publié au Seuil et surtitré Je veux témoigner jusqu’au bout. Bien qu’ayant lu des quantités de témoignages sur les atrocités nazies, je suis terrifié par les horreurs que faisait subir la Gestapo aux Juifs de Dresde en mil neuf cent quarante-deux, les brimant, les volant, les frappant quotidiennement. Bilan de Pâques : à ce jour, quatre suicides parmi les Juifs. Un couple, convoqué à la Gestapo après une perquisition, a pris du Véronal. Un tailleur et un commerçant se sont pendus en prison avant leur déportation en KZ.
Il n’y a rien à espérer de la nature humaine. Je le sais depuis que l’on m’a montré Nuit et Brouillard au Lycée de Louviers.
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Cavelier de La Salle n’étant plus en odeur de sainteté et comme il manque des noms de femmes aux rues et bâtiments publics rouennais, la municipalité socialo-écolo débaptise deux écoles portant le nom de l’explorateur. L’élémentaire s’appellera Anne Sylvestre. La maternelle s’appellera Les Fabulettes.
Elle qui ne voulait pas qu’on la ramène à sa condition de chanteuse pour enfants, c’est réussi.
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Malaisant, il l’est cet adjectif qualificatif que j’entends de plus en plus souvent, même sur France Culture.