Confiné (trois) trente-deux : Regards

21 avril 2021


Cette histoire des eaux usées de la copropriété passant sous la cour de l’Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours et l’ayant affaissée suite à la rupture du tuyau, je la croyais réglée depuis l’an dernier, mais pas du tout. Ce mardi matin, un jeune homme, barbe et casquette, employé d’une entreprise mandatée par le syndic, arrive pour faire un relevé de toutes les canalisations. Ce pourquoi je dois le recevoir chez moi.
D’abord il étudie la tuyauterie de l’évier de la cuisine puis celle des toilettes, fais des photos, monte à l’étage pour faire de même dans la salle d’eau. Enfin, et c’est le plus important, il verse un liquide rouge dans les vécés puis soulève la plaque d’égout de la ruelle et me demande de tirer la chasse. Comme il était prévisible, mes eaux usées vont directement de ce côté. Je ne suis donc pas concerné (ni ma propriétaire) par la suite.
Je retrouve ce jeune homme l’après-midi au jardin où je relis le Journal de Catherine Pozzi. Il a soulevé les plaques des différents regards et à l’aide d’appareils électroniques, dont une caméra, étudie l’affaire. « C’est une coloscopie », lui dit le voisin boute-en-train dont les plaisanteries ne font rire que lui.
Ce jeune homme ayant laissé la porte du porche ouverte, Chat Noir en a profité pour se carapater. Il en est marri. Le propriétaire du chat le cherche dans le quartier. L’incident se termine bien car son amie retrouve l’animal dans le jardin de l’immeuble d’en face.
Le jeune homme a un autre problème : personne chez les Mormons. La pandémie a eu raison de la présence récurrente de jeunes Américains bien sous tous rapports, en chemise blanche, venus là à leurs frais pour une assez longue durée comme missionnaires chargés d’évangéliser dans les rues de Rouen. Même les cérémonies du dimanche semblent suspendues.
Il reviendra donc demain, avant pris rendez-vous avec le responsables de l’Eglise pour qu’il lui ouvre les portes.
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Bizarrement, la possibilité d’un nouvel abcès sur la gencive s’est évanouie. Cela m’évite le dentiste et l’antibiotique qu’il m’aurait prescrit, lequel aurait eu pour défaut de rendre moins efficace ma future deuxième dose de vaccin.
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La question de savoir si oui ou non c’était mieux avant ne se pose plus. Le coronavirus a mis tout le monde d’accord.