Confiné (trois) trente-trois : Moralistes

22 avril 2021


Tout est dit, et l’on vient trop tard depuis plus de sept mille ans qu’il y a des hommes qui pensent. Ainsi débute  Les Caractères de Jean de La Bruyère où j’ai picoré. De même ai-je fait pour les Maximes de François de La Rochefoucauld et les Pensées de Blaise Pascal. Cela dans l’édition de Bouquins/Laffont où ils se tiennent compagnie sous le titre Moralistes du XVIIe siècle.
De La Rochefoucauld, j’ai noté ceci :
Nous avons tous assez de force pour supporter les maux d’autrui.
Les vieillards aiment à donner de bons préceptes, pour se consoler de n’être plus en état de donner de bons exemples.
Ce qui nous empêche souvent de nous abandonner à un seul vice est que nous en avons plusieurs.
Nous oublions aisément nos fautes lorsqu’elles ne sont sues que de nous.
De La Bruyère, ceci :
Les enfants sont hautains, dédaigneux, colères, envieux, curieux, intéressés, paresseux, volages, timides, intempérants, menteurs, dissimulés ; ils rient et pleurent facilement ; ils ont des joies immodérées et des afflictions amères sur de très petits sujets ; ils ne veulent point souffrir de mal, et aiment à en faire : ils sont déjà des hommes.
Je mets au-dessus d’un grand politique que celui qui néglige de le devenir, et qui se persuade de plus en plus que le monde ne mérite point qu’on s’en occupe.
Et de Pascal, uniquement ceci :
La danse : il faut bien penser où l’on mettra les pieds.