Cosi fan tutte de Wolfgang Amadeus Mozart à l’Opéra de Rouen

5 octobre 2016


Ce dimanche deux octobre, à seize heures, c’est le début de la saison nouvelle à l’Opéra de Rouen avec Cosi fan tutte de Wolfgang Amadeus Mozart (et Lorenzo da Ponte). Je suis en corbeille, décentré côté cour.
Le rideau se lève sur un grand salon à voilages. La mise en scène est de Frédéric Roels, le maître des lieux. Il a choisi de situer l’action dans le monde contemporain, ce qui a pour effet de rendre l’intrigue encore plus irréaliste. Celle-ci est des plus simples : il s’agit de mettre à l’épreuve la fidélité des femmes, celle des hommes ne posant pas problème, à l’aide d’un subterfuge grossier, les fiancés faussement partis à l’armée jouant les séducteurs albanais.
L’Orchestre est dirigé dans la fosse par Andreas Spering dont je vois la tête éclairée. Est également visible, surélevé, Christophe Manien au pianoforte. Cela tire un peu en longueur mais heureusement la distribution est bonne pour ce qui est des cinq rôles principaux, tant pour chanter que pour jouer la comédie, le sixième manquant de relief. J’ai un faible pour Eduarda Melo, excellente comédienne dans les deux rôles secondaires qui lui sont confiés. Elle interprète Despina et je suis toujours ému par les petites soubrettes.
A l’entracte, l’une de mes voisines avoue qu’elle a sombré trois fois. Dans le sommeil veut-elle dire. Elle ne sait pas ce qu’elle a manqué. Pas grand-chose en ce qui concerne l’action dramatique.
Le second acte s’ouvre sur le même décor et j’en suis à me dire « Frédéric, tu ne t’es pas foulé » quand descend des cintres de quoi relancer l’intérêt visuel. Dans ce nouveau décor, on a même pu loger dans le sous-bois le chœur accentus muni de cornes animales. Jusqu’ici, les choristes étaient assis en bord de corbeille, moitié à jardin, moitié à cour, se faisant face de loin et chantant peu. Cette période est donc plus animée, Frédéric Roels ne reculant pas devant un peu d’audace de genre. Cependant, il n’y a pas que mes genoux pour dire que cela dure depuis fort longtemps, derrière moi est assise une famille de musicien(ne)s dont l’une ose chuchoter : « Ça ne finira donc jamais. »
Cela finit sur le constat qu’une femme sur deux est infidèle et beaucoup d’applaudissements mérités.
Un qui n’a pas l’air d’avoir trouvé ça long (trois heures et demie sans beaucoup d’action, même à l’entracte), c’est le chien d’aveugle couché au premier rang.