D’un garage suburbain à une bouquinerie rurale

12 novembre 2015


Direction Sotteville-lès-Rouen ce mardi matin où j’arrive sans me perdre rue Victor-Hugo. J’y ai rendez-vous à neuf heures dans un garage pour la vidange de ma petite voiture à prix Marché Privé. Ce garage est surtout un lieu de vente de voitures d’occasion. Celui qui m’accueille semble y travailler seul. Je lui explique le problème de démarrage lié à la clé dont l’électronique défaille. Il me dit qu’un jour où l’autre je vais rester définitivement en rade et que ma voiture ira à la casse.
Je bois un café au Lutetia place de l’Hôtel de Ville pendant l’opération, un Péhemmu qui a dû être moderne dans les années quatre-vingt. J’y commence la lecture d’Andy Warhol, la biographie de Mériam Korichi publiée par Folio/Gallimard, tandis qu’au comptoir se succèdent les hommes seuls.
-Un café ? leur demande la blonde serveuse.
-Comme d’habitude, répondent-ils sur un fond de chansonnettes de Radio Nostalgie.
Trois quarts d’heure plus tard, je suis de retour au garage, lieu qui me donne à chaque fréquentation l’envie de ne plus avoir de voiture.
Oui, mais comment pourrais-je alors rejoindre comme je le fais en début d’après-midi la bouquinerie rurale de Quévreville-la-Poterie. Sur fond de pop love musique diffusée par la radio Chérie, j’y prends livraison de divers livres réservés via le réseau social Effe Bé.
Au retour à Rouen, je jouis du soleil à la terrasse du Vascœuil et y poursuis ma lecture de la biographie d’Andy. A la table voisine, trois étudiantes en médecine et en pharmacie buveuses de bière, dont l’une prénommée Hortense, sont rejointes par le didjai boutonneux et inhibé auquel elles ont fait appel pour animer une soirée qu’elles organisent à la salle de fêtes de Pont-Saint-Pierre dans l’Eure.
-Vingt-Sept Trois Cent Soixante, précise Hortense.
Il y aura un apéro puis un buffet dînatoire. Les parents ne sont invités qu’à l’apéro, après « ce sera la déchéance ».
-Ça va, se réjouit le didjai, je serai pas obligé de passer de la musique de vieux, ça tombe bien, je déteste la musique des années quatre-vingt.
                                                *
Propos de rue rouennais: « François, ça reste un homme de cheval. »