David Lafore présenté par Brigitte Grandjean à l’Hôtel de l’Europe

9 octobre 2017


Qui est ce David Lafore invité à donner concert à l’Hôtel de l’Europe ce vendredi soir ? Je n’en ai pas la moindre idée mais les qualificatifs employés pour le définir  par La Terrasse, Libération, Télérama, France Culture, France Inter, Radio France Internationale, Sud-Ouest: effronté, nonchalant incisif, impudique, givré, sensible, farfelu, insolent, extravagant, caustique, provocant, désinvolte, espiègle, caustique, hédoniste ; ainsi que les noms de ceux à qui il peut faire penser selon ces mêmes radios et journaux: Philippe Katerine, Elmer Food Beat, Brigitte Fontaine, me convainquent que cette soirée est faite pour moi, aussi j’emprunte la rue aux Ours vers vingt heures, constatant qu’un autre événement y a cours. Beaucoup des vendeurs et vendeuses de drouille issue de vidages d’appartements exerçant le vendredi matin sur le marché du Clos Saint-Marc sont là car l’un ouvre un magasin pour y proposer ses plus belles trouvailles. Afin de boire un coup (comme ils disent), une table a été installée sur la chaussée.
-Qui est Brigitte Grandjean ? demandé-je au maître des lieux quand j’arrive (le premier évidemment) à l’Hôtel de l’Europe alors que David Lafore s’échauffe la voix. Je découvre que je la connais depuis longtemps, ayant eu un de ses enfants dans ma classe de petite section de maternelle à Val-de-Reuil quand elle portait un autre nom.
C’est un concert en petit comité pour spectateurs et spectatrices confortablement installés dans la salle des petits-déjeuners. Brigitte Grandjean présente David Lafore en quelques mots. S’accompagnant à la guitare électrique, celui-ci chante essentiellement des histoires d’amour dans lesquelles le garçon n’a pas le meilleur rôle, se livre à des facéties vocales et musicales, dit quelques bêtises.
A la pause, je m’offre un verre de vin blanc et discute un peu avec l’un des présents nommé Philo. J’ai travaillé avec ce musicien martiniquais et son compère conteur burkinabé Adji (que je croise souvent dans les ventes de livres) l’année où j’ai eu une moyenne section de maternelle à Bois-Guillaume.
Après avoir chanté a capella Ta petite culotte, le facétieux Lafore se livre à un lancer d’eau auquel j’échappe de peu. Tandis que le barman éponge la banquette et que mon voisin fait de même avec ses vêtements, il nous offre une reprise allumée de Do you really want to hurt me puis revient à son répertoire. L’artiste mérite tous les qualificatifs dont l’affublent la presse et la radio. Entre deux chansons on entend un couple de clients de l’hôtel s’informer de l’heure du petit-déjeuner.
À l’issue, David Lafore, né en soixante-douze, au physique passe-partout et à la vêture volontairement quelconque, propose ses disques à dix, quinze ou vingt euros, c’est comme on veut. Je m’abstiens car je ne mets plus de disques chez moi depuis qu’il n’y a personne pour en partager l’écoute. Je me contente de mettre un petit billet dans le chapeau à la sortie et repars content de l’Hôtel de l’Europe.
Il est presque vingt-trois heures. A l’autre bout de la rue aux Ours, les brocanteurs et brocanteuses rangent la table installée sur la chaussée. Au son des rires et des voix, on devine que leur soirée a été bien arrosée.
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 Je suis ta petite culotte/ Une culotte de coton blanc/ Je suis ta petite culotte/ Tu cours, tu trottes/ Et mes élastiques/ Se tendent et s'agrippent/ Tu t'assois sur moi/ M'écrase et croise les jambes/ M'étouffe/ J'ai peur quand tu tousses. (David Lafore)